24.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilSociété« Une mineure mariée de force peut-elle déposer plainte ? »

« Une mineure mariée de force peut-elle déposer plainte ? »

Au regard du travail effectué par la préfecture l’année dernière lors de la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes, deux associations ont été demandeuses pour décentraliser ces actions sur Koungou.

Le commandant Larcher répondait aux questions de légalité
Le commandant Larcher répondait aux questions de légalité

Pour Ali Soulaimana, la communication devient urgente : « c’est le garde champêtre de la commune qui nous alerte lorsque les femmes passent à sa permanence à l’ancienne mairie de la ville ».

Il a lui même décidé de créer une association il y a 6 ans, GESCEK, « pour encadrer les jeunes surtout, puis plus généralement pour répondre à tous les problèmes de société ».

Une Journée est donc dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes, organisée par la préfecture avec la présence de Sylvie Especier, sous préfète en charge de la cohésion sociale, et Noéra Mohamed, Déléguée aux droits des femmes, et par les deux associations GESCEK et BK7 pour lesquelles intervenait Issouf Ahamadi qui en est le président.

Les interventions de la gendarmerie, du planning familial et de l’ACFAV (Association pour la Condition féminine et l’aide aux Victimes) ont émaillé la matinée.

Le « mariage mzungu »

La Sous-préfète Sylvie Especier, accompagnée par Noéra Mohamed
La Sous-préfète Sylvie Especier, accompagnée par Noéra Mohamed

« Intervenez-vous rapidement ? », questionnait Sabila Chibaco, adjointe au maire de Koungou, à l’intention de la gendarmerie. Le commandant Jean-Luc Larcher, principal interlocuteur de la journée, déclinait la marche à suivre, de la prise en charge de la victime dès l’appel, la prise de renseignements puis la transmission éventuelle au procureur qui donne sa décision d’aller ou pas en justice en fonction du nombre de jours d’ITT (Interruption de travail temporaire).

La parole se libérait et le sort des jeunes filles mariées de force était en débat, « peuvent-elles déposer plainte ? ». L’âge est évidemment décisif sur le plan juridique, et il faut différencier les moins de 13 ans, des 13-16 ans, avec les 16-18 ans, « presque majeures ».

Mais la condition indispensable pour que la jeune victime fasse valoir ses droits, c’est la qualité du mariage. « La justice ne reconnaît pas le mariage musulman, nous ne pouvons donc rien faire. Et en cas de mariage devant le maire, c’est ce dernier qui doit dénoncer les faits, on va entendre la mineure et une enquête judiciaire peut suivre », explique Jean-Luc Larcher.

Ali Soulaimana
Ali Soulaimana

Une action à laquelle il n’a jamais été confronté à Mayotte, « en métropole, si ! ». Il est en effet peu probable que le mariage se tienne devant le maire dans ce cas, surtout qu’à la traduction, « mariage en mairie » devient « harousi shizoungou », le mariage des mzungus (des métropolitains)… Une notion pas encore intégrée à la culture locale…

La journée se poursuivait par une pièce de théâtre écrite et jouée par les adhérents des associations sur le sujet, et du slam.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

 

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139511
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139511
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139511
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139511
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139511
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139511
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...