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jeudi 21 novembre 2024
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Quatre mois de prison avec sursis: pas toujours facile les histoires de famille

Une histoire d’insultes contre la famille tourne au caillassage à Dembéni. Mais la victime n’était pas la personne visée. Parfois, «l’alcool mène à la catastrophe».

Salle d'audience du TGI de MamoudzouC’est fou ce qu’un homme triste peut boire comme alcool. Le juge Planque n’en est pas revenu. Il a même du relire le rapport des enquêteurs pour être certain de ne pas se tromper. Le prévenu avait ingurgité 2 litres de vin rouge (Gandia) et avec deux copains, 10 litres (bien dix !) d’alcool à base de coco. «J’étais triste que ma femme soit partie en voyage», dit-il à la cour… «Vous étiez triste qu’elle soit partie en vous laissant vos 7 enfants à charge ?» demande le juge quelque peu interloqué de l’attitude de ce père si peu responsable.

L’homme est poursuivi pour des faits de violence. Le 14 juin 2014, il a envoyé une pierre en direction d’une femme mais c’est une autre qui l’a reçu. 7 points de sutures et 3 jours d’ITT. La victime venait voir sa tante à Dembéni lorsque trois hommes viennent s’en prendre à elle. Insultes, menaces et même quelques coups jusqu’à ce jet de pierre qui n’atterrit pas sur la bonne personne. La femme est évacuée par les pompiers vers le CHM où on diagnostique un traumatisme crânien. La pierre était un beau galet de la taille main d’une main ouverte.

Quant au prévenu, compte tenu de son taux d’alcoolémie probablement digne des records avant tout coma éthylique, il donne une justification bien confuse. S’il reconnait que la pierre n’a pas atteint la personne qu’il visait, il tente d’expliquer une histoire d’insultes proférées contre sa famille qui l’aurait mis hors de lui.

La peur des représailles

«On ne peut pas, dans une société, régler ses problèmes –surtout quand on n’en a pas- avec des pierres !»fait remarquer le juge Planque. L’homme n’a pas de casier judiciaire et le président lui explique qu’en matière pénale, l’alcool n’est pas une excuse mais une circonstance aggravante.

La victime, comme souvent au tribunal de Mayotte, hésite à demander des dommages et intérêts puis à les chiffrer. Elle craint d’éventuelles représailles. «Le prévenu n’a sûrement pas intérêt à faire ça, prévient le juge en pointant du doigt le mis en cause. Madame, vous êtes là pour exercer vos droits de victime, parce que vous une victime.» Elle finit par se constituer partie civile et demande 1.000 euros de réparation.

L’alcool mène à la catastrophe

Le procureur réclame 6 mois de prison avec sursis et des de travail d’intérêt général (TIG). «Lorsqu’on est un père de 7 enfants, ce n’est pas un modèle de se comporter comme ça !», relève le procureur Alik.

«Je vais laisser l’alcool parce que ça mène à la catastrophe», affirme le prévenu comme ultime défense.
Le tribunal le condamne à 4 mois de prison avec sursis, à 70 heures de TIG et des obligations, de soins, de travail et d’indemniser la victime qui s’est vue allouer 750 euros de dommages et intérêts.
RR
Le Journal de Mayotte

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