Une affaire de famille a conduit à l’installation d’une exposition dans la salle d’embarquement de l’aérogare de Mayotte. Les œuvres sont celles de Maud Poncin réalisées depuis le début de son adolescence à Mayotte, encadrées par son père… pendant que la mère nous régale !
Des Mahorais et des Mahoraises installés pour un mois dans la salle d’embarquement de l’aérogare de Mayotte. Ce sont les œuvres réalisées par Maud Poncin, une jeune femme qui a vécu une bonne partie de son adolescence dans notre département et qui a peint les visages de ceux qui lui étaient familiers.
«On peut voir des choses assez variées. Des dessins que j’ai réalisés quand j’avais 14 ans jusqu’à des créations qui sont assez récentes», explique l’artiste, aujourd’hui âgée d’une vingtaine d’année, particulièrement frustrée ne pas pouvoir profiter de cette mise en espace de son travail dans le très beau hall d’embarquement. Car actuellement, Maud vit bien loin de chez nous, à Bordeaux, où elle a intégré une école artistique.
Ses parents, en revanche, ont profité de l’installation et pour cause : ils travaillent à l’aéroport et on pourrait presque dire que cette expo, c’est une histoire de famille.
Les bonnes odeurs des créations culinaires
Tous ceux qui sont passés par la nouvelle aérogare ont forcément vu le sourire et la bonne humeur voire entendu le délicieux accent belge du couple qui fait vivre le «P’tit gourmand», la croissanterie/sandwicherie de qualité qui propose peut-être les meilleurs paninis fumants de Mayotte. La famille est arrivée de Belgique via la métropole puis les Antilles en 2003 par le plus grand des hasards. «On voulait partir ailleurs alors on a pris une mappe monde sur laquelle on a fait ressortir tous les pays francophones. On m’a caché les yeux et j’ai posé mon doigt sur la carte… C’était Mayotte !» confie Françoise.
Alain, le père, décroche sans difficulté un poste dans sa spécialité de manipulateur en radiologie au CHM. Mais bien vite, l’art de la friterie va les rattraper. Les voici lancés dans l’aventure du point-chaud de l’aéroport… Tout en gardant, encore, d’autres passions sous le coude, d’autres talents que cette exposition nous dévoile. «Mon mari a une passion pour l’encadrement. Il l’a découverte à Mayotte avec Véronique de Cadre en folie. Il a encadré toutes les œuvres qui sont exposées actuellement», souligne fièrement Françoise.
Une fille qui peint, un père qui encadre, une mère qui manage… logiquement, la petite entreprise familiale a trouvé sa place dans l’écrin de l’aérogare.
Peinture et design
Depuis Bordeaux, Maud a suivi le projet : «Ce qui est exposé correspond à une période où je faisais beaucoup de portraits, relève Maud. Maintenant, j’ai élargi l’éventail de mes créations avec mes études et je fais beaucoup d’objets… Mais je continue tout de même à travailler sur des visages. A Mayotte, j’adorais ce que dégageaient les visages et la peau des Mahorais… Ca me manque beaucoup !»
Dans la capitale girondine, elle a intégré l’école de Condé pour 3 ans. Après une première année de Manaa (mise à niveau en arts appliqués), une prépa artistique, elle a intégré un BTS de design de produit. «Cette première année m’a permis de découvrir plein de facettes de la création et le design m’a le plus intéressé. Ca permet de pouvoir créer en dessinant.» Encore une année et puis, peut-être, 3 années supplémentaires pour un master de design… Mais bien avant, elle a l’intention de revenir dans notre île avec ses nouvelles créations dans ses valises.
Tandis que Line, sa petite sœur est en CAP pâtisserie, la famille Poncin nous prépare des créations tous azimuts !
RR
Le Journal de Mayotte
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