Les chauffeurs de bus demandaient une réponse judiciaire à la hauteur de l’acte de violence commis sur l’un d’entre eux. S’ils sont satisfaits, des points d’achoppement demeurent sur la prise en charge de la sécurité des salariés.
Le jeune de 16 ans et demi qui avait agressé avec un couteau le chauffeur de sa ligne de bus, a été présenté hier au juge des enfants. Il a été mis en examen, placé sous contrôle judiciaire, et adressé au foyer Dago Tama. Le procureur de la République Joël Garrigue a ordonné une expertise psychiatrique avec obligation de soins au regard des propos tenus par l’adolescent.
Il sera d’ici quelques mois renvoyé devant le tribunal pour enfants, et a interdiction d’emprunter les transports scolaires. Il poursuit malgré tout sa scolarité au lycée professionnel de Chirongui où il devra se rendre par ses propres moyens.
Une réaction rapide avec un déferrement au parquet qu’espéraient les chauffeurs de bus à travers leur syndicat UD FO. S’ils avaient pris le temps de se concerter pour réagir, ils ne maintiennent pas moins le préavis de grève illimité pour ce lundi 23 février.
Recours éventuel aux ministères concernés
Ils ont reçu hier, le soutien de FO Transports et logistique, qui souligne que les entreprises de transport, comme les autorités organisatrices, « qu’elles soient municipales (c’est le département en l’occurrence à Mayotte, ndlr) ou préfectorales, sont responsables de la santé matérielle, morale et de l’intégrité physique de leurs salariés ».
Les représentants du syndicat étaient ce mercredi en préfecture avec leur direction. Si la réponse judiciaire est à la hauteur de leurs attentes, ils souhaitent également une meilleure prise en charge des salariés victimes d’agressions, et une réelle prise en compte de l’insécurité grandissante. Les réunions se multiplient pour tenter d’éviter la grève à une semaine des vacances scolaires.
Mais des divergences entre représentations syndicales ont émergé, privant la mobilisation d’une intersyndicale. La direction négocie donc cet après-midi sur deux fronts : avec la CGT Ma, majoritaire dans l’entreprise, et UD FO, qui accuse la première de manipulation en vue des élections de délégués du personnel et du comité d’entreprise du 19 mars.
La Fédération nationale de FO indique suivre avec attention les suites judiciaires données à cette affaire, en n’excluant pas si nécessaire, une intervention auprès des ministres concernés.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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