Mayotte est présente en bonne place au Salon de l’agriculture avec un stand qui n’a rien à envier aux autres départements d’Outre-mer.
En arrivant dans le hall trois du salon de l’agriculture, régions de France – régions d’outre-mer, les effluves des préparations culinaires de l’Hexagone prennent les narines. Peu à peu la foule se densifie, en approchant les emplacements réservés à l’outre-mer. Le rhum guadeloupéen embaume, la hutte en matériaux végétaux de la Nouvelle-Calédonie attire l’oeil. Entre les stands des jeunes agriculteurs de Guyane et des maraîchers réunionnais, l’emplacement mahorais attire les curieux. “Je connais Mayotte juste de nom et pour ses fonds marins, je suis venue voir quels sont les produits spécifiques de l’île”, livre Wilma, une visiteuse du Var
Sur les 50 m² consacrés à Mayotte, le produit phare c’est la confiture, quand les fruits qui la composent font résonner le soleil et les tropiques. “Les gens sont très intrigués des produits qu’ils ne connaissent pas, la confiture de baobab ou d’évi ont un gros succès”, témoigne Morgane Moenne, coordinatrice de Saveurs et senteurs. L’association réunit les 8 producteurs présents sur le Salon international de l’agriculture à Paris. L’ouverture a démarré doucement, mais les ventes ont commencé à décoller en début de semaine. “Le week-end les gens viennent boire et manger, la semaine, ils font leurs courses”, explique un producteur.
La confiture remporte un prix
De nombreux Mahorais métropolitains ont fait le déplacement porte de Versailles pour goûter “un petit bout du pays” selon l’expression d’Adam Youssouf, originaire de Tsingoni, Parisien depuis 32 ans. “Ça fait plaisir de venir chaque année […] J’ai pris du jus de baobab, il est excellent, ça me rappelle l’enfance” ou quand le fruit du grand arbre devient La Madeleine de Proust du Mahorais.
Preuve de la qualité des produits, la confiture mangue passion du Jardin d’Éden a obtenu la Médaille d’argent du Concours général agricole dans sa catégorie. Petit grain de sable noir dans le rouage de l’organisation, la vanille mahoraise n’est pas arrivée à temps pour concourir.
Épices, savon, fruits et légumes, huiles essentielles, parfums sont la vitrine d’une île “dont le nom dit quelque chose” mais dont la culture est encore largement inconnue. La présence de Taambati Abdou, de l’association Ouzouri wa troumché a indéniablement dynamisé le stand du jeune département. Atelier chizano et session de m’biwi ont attiré les yeux et les oreilles des visiteurs, intrigués par le rythme lancinant des m’biou, la paire de petits morceaux de bois, qui s’entrechoquent. “Mayotte attire la curiosité avec nos couleurs. On est vraiment là pour faire la promotion de Mayotte à part entière et faire connaitre nos produits”, souligne l’ambassadrice de la culture mahoraise.
L’ylang-ylang à l’honneur
Cette année l’accent a été mis sur la valorisation de l’ylang-ylang dont la production est en voie de mutation à Mayotte. ” Nous nous consacrons à la mise en valeur de ce produit par la transformation en huile essentielle, huile de massage ou encore parfum”, explique Hassani Soulaïma, représentant d’Aromaoré, un des trois transformateurs d’ylang-ylang présent sur le salon dans la délégation mahoraise.
La production de mataba, peu présent sur le stand cette année, pourrait connaître un fort développement dans les prochains mois. “Il y a un projet de mise en conserve de mataba pour l’exportation”, indique Aurélie Hoffmann de la Coopac, la coopérative des agriculteurs du centre. Ce projet soutenu par des fonds européens est un des rares exemples de projets d’export à Mayotte, l’agriculture mahoraise ayant encore peine à satisfaire le marché local. Mais peut-être trouvera-t-on dans quelques années le mataba remplacer les épinards dans l’assiette des écoliers. Sans doute avec plus de succès gustatif.
Au Salon de l’agriculture, Axel Lebruman
Le Journal de Mayotte
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