Réaction surprenante de la population ce vendredi dans le village de Mtsangamouji : alors qu’une double prière du vendredi se tenait depuis des années dans le village, les habitants ont choisi d’y mettre fin par la destruction du bâtiment.
Ce sont les gendarmes qui ont été les plus surpris ce vendredi : lorsqu’ils sont arrivés à Mtsangamouji, ils n’ont pu que constater les dégâts, la destruction d’un bâtiment, lieu de prières, qu’on leur avait annoncé comme sacré lors de l’affaire de la tête de cochon qui a scandalisé la population l’année dernière.
Saïd Maanrifa Ibrahima, à la tête de la commune depuis les dernières élections, revient sur les évènements : « cela fait plusieurs années, peut-être 10, que des djaoulas viennent des villages voisins pour prêcher le vendredi à Mtsangamouji, ce qui contrarie la population ». Pas un islam radical, mais « un autre islam », comme le résume le maire, plus rigoureux.
Une fois élu, Saïd Maanrifa Ibrahima organise des réunions pour essayer de trouver une solution et dénouer les tensions, « en présence notamment du Grand Cadi et du commandant de la brigade de gendarmerie de Mtsamboro », précise-t-il, tout en indiquant ne pas s’opposer à ces prêches, « tant que ce n’est pas radical, ils ont le droit de prier ». Rien n’y fait. Et les djaoulas affluent chaque vendredi, comme en pèlerinage.
La population a donc vu rouge ce 27 février, et a commencé à détruire les portes puis les murs. Le maire a laissé faire, « c’est leur mosquée après tout, c’est la population qui l’avait financée », tout en indiquant « déplorer ce geste ».
Étonnant en effet dans une période où les crédits font défaut pour l’entretien des lieux de culte.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.