Alors qu’il co-organisait les 1ères rencontres de la forme, le Medef Mayotte annonce une démarche expérimentale pour prendre en charge la santé des patrons. Bien-être et sport-santé s’imposent dans le paysage économique et social de Mayotte.
Thierry Galarme, le nouveau patron du Medef Mayotte veut s’occuper de la santé des chefs d’entreprise de notre département. Il était ce mardi le co-organisateur des 1ères rencontres de la forme avec AG2R La Mondiale et Mayotte en Forme. Au centre universitaire de Dembéni, il s’agissait de proposer aux dirigeants d’entreprises, des TPE comme des plus importantes, de tester et de réfléchir à leur bien-être.
On pouvait ainsi découvrir Mayotte en forme, une déclinaison de la structure La Réunion en forme qui s’implante chez nous et cherche à nouer des partenariats pour développer le Sport Santé. Comme le relevait Ronan qui animait le stand, «Mayotte connaît la période de transition alimentaire qu’a connue La Réunion il y a quelques années. A La Réunion, on a réagi 10 ans trop tard. Il ne faudrait pas que Mayotte reproduise les mêmes erreurs mais au contraire se serve de cette expérience». Ce n’est pas l’association Sua qui s’implante à La Réunion qui pourrait le contredire.
Parmi les stands du forum, le nombre de nouveautés donnait effectivement à voir un secteur du bien-être en pleine construction et en évolution rapide, à l’image de May’Yoga qui organise des cours privés ou collectifs depuis septembre 2014, ou encore de Siam Boran massage, la structure de Damien Boireaux qui propose des massages thaï à Koungou depuis presque un an. L’annuaire des activités sportives édité par le CROS (comité régional olympique et sportif) de Mayotte à 8.000 exemplaires n’a jamais été aussi rempli.
Les dirigeants exclus de la médecine du travail
Au-delà de la découverte de nouvelles actions, la conférence de fin d’après-midi permettait de poser quelques enjeux de santé dans les entreprises à Mayotte.
La médecine du travail est encore jeune dans notre département puisqu’elle a été créée au début des années 2000 alors qu’elle existe depuis 1946 en métropole. Si elle propose des visites médicales pour les salariés et des interventions dans les entreprises pour analyser les conditions de travail du personnel, les dirigeants sont exclus de ces démarches. «Ils sont pourtant parfois soumis aux mêmes risques professionnels, surtout dans les petites entreprises», faisait remarquer Thierry Galarme.
Les patrons sont également exposés à un stress lié à la gestion des carnets de commandes ou des prises de décision, à une forte charge de travail qui peut dépasser 60 heures hebdomadaires… autant de questions qui ont poussé l’université de Montpellier à créer une chaire médecine du travail entièrement consacrée aux patrons. «On estime que tous les deux jours un chef d’entreprise se suicide pour des questions professionnelles», relevait Thierry Galarme.
Des propositions pour juin
Le Medef Mayotte lance un grand chantier qui devrait faire des émules. Il veut un plan d’action dédié à la santé des chefs d’entreprise pour qu’ils soient accompagnés comme le sont les salariés. Thierry Galarme attend des propositions de Medetram, la médecine du travail à Mayotte, d’ici au mois de juin.
Exercice physique, alimentation, sommeil, suivi médical ou participation à la vie sociale, le médecin de Medetram esquissait déjà des points essentiels pour le bien-être des salariés comme des chefs d’entreprise.
Comme le soulignait finalement la tête d’affiche de l’événement, l’ancien rugbyman et sélectionneur de l’équipe de France Marc Lièvremont, «dans une équipe, avant de gagner il faut d’abord bien jouer. De la même façon dans une entreprise, avant d’être rentable, il faut penser à bien travailler et donc à être bien et à être bien ensemble.»
RR
Le Journal de Mayotte
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