L’intersyndicale qui avait mobilisé la presse il y a deux semaines sur les modalités de recrutement au conseil général a remis le paquet ce mercredi : ils ont investi la direction des logistiques et des moyens du département.
C’est plus exactement le bureau du directeur qui était envahi : El Abib Madi Madhoma se demandait d’ailleurs ce que lui voulait cette délégation, et le responsable de la sécurité du site, qui voit dans ce mouvement « une agression », a immédiatement réagi en lui envoyant des agents.
C’est de nouveau la procédure de recrutement au conseil général qui est dénoncée : « elle se fait au détriment des agents titulaires », condamne les syndicalistes CFE-CGC, CGT Interco, Sud CT 976 et CGT Ma. Mais cette fois, ils ont choisi de prendre symboliquement la place du directeur de la logistique et des moyens (DLM), El Habib Madi Mdahoma, recruté depuis un an.
Tout ce petit monde s’est donc enfermé dans son bureau à Kawéni, où nous nous sommes glissés. Le poste de directeur de la DLM, Askandari Allaoui, ingénieur de formation, y avait postulé en son temps. Il nous explique son parcours : ancien directeur de la communication, il est remplacé, « mais par un cadre C alors que j’étais A ».
Des dérives dans le recrutement
On le nomme alors chargé de mission des politiques publiques au sein de l’inspection générale des services, « jusqu’à ce qu’on m’envoie malgré moi au Conseil économique et social, avec une baisse de rémunération à la clef. Ce que j’ai d’ailleurs contesté auprès du tribunal administratif, qui n’a pas encore donné de réponse ». Ce qu’il voudrait c’est être détaché auprès du syndicat CFE-CGC.
Jusque-là, on est sur le CV particulier d’un agent. Pas de quoi investir des locaux massivement. « Mais c’est un exemple des pratiques de la direction du conseil général », témoigne un syndicaliste qui revient sur l’absence de dialogue social et le non-respect des procédures et des droits sociaux, déjà dénoncé dans leur précédent mouvement.
Jean-Pierre Salinières, le directeur général des services du conseil général que nous avons contacté, dit n’avoir aucune information sur le sujet. Il connaît bien le parcours professionnel, poétique et littéraire d’Askandari Allaoui, mais dit ne pas comprendre cette action : « pourquoi contester un an après le recrutement d’une personne adaptée au poste de technicien dont nous avions besoin ? »
Un cadre nous confie en aparté que le cas mis en avant n’est pas le meilleur exemple pour illustrer des dérives réelles que connaîtrait le conseil général actuellement, avec des recrutements à propos, à quelques jours des élections départementales.
Du travail en perspective pour l’intersyndicale…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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