Le temps de la séance plénière extraordinaire a été utilisé pour une commission non publique, où les élus ont dégrossi et débattus les rapports. Des échanges qui ont perdu de l’intérêt donc en après-midi, en dehors du SMIAM qui fait l’objet d’un autre article du JDM.
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C’est une dernière séance plénière décontractée, mais plutôt morne en débat qu’ont livrée les conseillers généraux à deux semaines des élections. Elle était pourtant exceptionnelle pour un avis urgent sur le projet de loi d’Octroi de mer et sur le Débat d’orientation budgétaire de la politique du département sur l’année 2015.
C’est que les enjeux étaient partagés : le fort absentéisme traduisait les préoccupations électoralistes de certains conseillers, soulignées à l’appel des noms d’Issoufi Ahamada, de Camille Abdullahi, de Saïd Ahamadi « Raos » ou Soiderdine Madi par des « en campagne », ou pire « déjà parti ! », de leurs pairs, tandis que d’autres, comme Daniel Zaïdani, défendaient leur bilan ou leur pré carré comme Said Omar Oili, en tant que président de l’association des maires. Quatrième catégorie, celle de ceux qui ne sont plus concernés, tel le deuxième vice-président Jacques-Martial Henry, inéligible, qui dessinait dans un coin.
C’était aussi le cas d’Issihaka Abdillah, qui ne se représente pas, mais qui donnait les deux axes de bataille pour la prochaine équipe de conseillers départementaux : « demander à l’Etat une double dotation correspondant à notre double compétence de département et de région, et dégager suffisamment d’épargne pour investir dans le contrat de projet Etat-région, les fonds européens et sans doute, les conclusions de Mayotte 2025 ».
25% du budget pour le social
Il émettait ces recommandations à la suite des orientations portées par Daniel Zaïdani dans le cadre de ce débat sur le budget : un budget contraint par des recettes non dynamiques, issues d’une dotation de compensation de l’Etat et d’un octroi de mer fixe, « dans un contexte national et international de restriction budgétaire », et de dépenses de fonctionnement en croissance de 8% pour la masse salariale, que Daniel Zaïdani impute à l’indexation des salaires de 20% cette année et l’intégration des agents.
Le débat sur la participation du conseil général au volet social qui est sa prérogative n’aura pas eu lieu, le président considérant que 25% du budget lui est consacré, et non 3% comme cela avait été avancé, en se basant sur l’ensemble des charges à la fois départementales et régionales qu’assume un département dépourvu de conseil régional. Seule Sarah Mouhoussoune évoquera l’insécurité du territoire « qui donne une mauvaise image de l’île ».
Moderniser la gestion du département
Jacques-Martial Henry posait son crayon pour revenir sur l’essentiel, le mode de gestion de la collectivité : « il faut la moderniser. Nous ne pouvons continuer à financer les grosses opérations comme la remise à niveau des routes départementales sur nos fonds propres. Nous devons avoir recours à l’emprunt, et envisager les chantiers prioritaires comme le contournement de Mamoudzou qui doit passer avant le pont entre Petite et Grande-Terre ».
Il était rejoint par Issoufi Hamada, élu en charge des infrastructures routières, qui « had a dream », « le rêve d’un réseau routier rapide entre le nord et le sud ».
Le rapport sur le projet de loi modifiant l’octroi de mer dont sont désormais assujetties les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 300 000 euros, et non plus 500 000, était jugé « trop dense, trop complexe, et remis trop tardivement ». Il n’était donc pas débattu, la majorité des élus se sont abstenus. A noter la recommandation du Conseil économique et social sur ces entreprises nouvellement assujetties, qu’il faut accompagner, « au risque pour elles de devoir subir une imposition non prévue, notamment celle répondant à des marchés publics ».
Daniel Zaïdani recommandait à la nouvelle équipe d’élus, de laquelle il ne s’exclut pas, d’ « être vigilants sur le budget 2015, pour contenir le fort chômage à 64% de la population en âge de travailler, et poursuivre les actions en matière de social ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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