18 techniciens et 2 tonnes de matériel de tournage venues de métropole, la campagne officielle radio et télé des départementales 2015 à Mayotte s’est donnée les moyens pour mettre en valeur tous les candidats. La diffusion des spots débute aujourd’hui sur le service public, sous le regard du CSA.
C’est une nouvelle particularité mahoraise, un cadeau de la métropole au petit dernier des départements : une campagne officielle rien que pour lui ! Mayotte est le seul département à bénéficier de ces spots radio et télé qui permettent aux candidats d’expliquer leur projet.
La règle est absolument officielle, elle est inscrite dans le code électoral français… C’est l’article L462. Du coup, tout est codifié : la campagne officielle est financée par le ministère de l’Intérieur, organisée et diffusée par France Télévision (Mayotte 1ère) et supervisée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
«Le but de cette campagne est de permettre à tous les candidats de s’exprimer avec les mêmes moyens techniques sur le même plateau», explique Eric Loosveldt, directeur de production à France Télévisions.
Le CSA veille
Les temps de parole, c’est l’affaire du CSA. Il surveille déjà l’équité des interventions des candidats dans les programmes depuis le 9 février dernier et pour cette campagne officielle, il veille à un traitement absolument équivalent des partis en présence.
«Deux mois avant le scrutin, les élus du conseil général doivent se rattacher à un parti politique. Cela permet d’établir une liste de partis qui doivent ensuite présenter des candidats. Ceux-là bénéficient d’un total de 3 heures de temps de parole jusqu’au second tour. Les partis sans élus qui présentent des candidats disposent, eux, de 30 minutes à se partager», détaille Albin Soares-Couto, chef du département pluralisme et déontologie de l’information. Il est venu spécialement de Paris pour s’assurer que les règles communes sont bien respectées.
Une logistique impressionnante
Au final, ce sont 3h30 de programmes, divisés dans des modules de quelques minutes pour chaque parti, qu’il faut tourner, monter, sous-titrer et finaliser. Un travail de titan à boucler en une semaine mais la logistique est à la hauteur avec un plateau au standard métropolitain, des éclairages top niveau et une équipe de 18 personnes. Elle est composée pour moitié de techniciens de Mayotte et pour l’autre d’intermittents venus de métropole avec la filiale production du groupe France Télévisions, celle qui assure par exemple les retransmissions du Tour de France.
Des cameramen aux monteurs en passant par les techniciens de régie ou les traducteurs en langue mahoraise et en kibushi, tout ce monde est au service des candidats. «Les réalisateurs s’arrangent pour rencontrer les représentants des listes pour leur expliquer les moyens qui sont à leur disposition», précise Eric Loosveldt.
Les politiques peuvent ainsi agrémenter leur intervention face à la caméra d’incrustations de textes ou d’insertions d’images tournées à l’extérieur.
De bons candidats
Les équipes sont aussi là pour les coacher, les inviter à raccourcir les textes, à mieux valoriser leurs arguments : «Nous sommes là pour faire en sorte qu’ils soient bons».
Mais si on en croit Eric Loosveldt, nos candidats sont déjà des pros des médias. Il sait de quoi il parle, c’était déjà lui, en 2011, qui orchestrait la campagne officielle mahoraise. «En 4 ans, l’évolution la plus frappante est le développement des réseaux sociaux auxquels les candidats se sont parfaitement adaptés. Ils ont aussi intégré les codes de l’audiovisuel et ils sont très à l’aise avec le prompteur.»
Le tour de force du second tour
Treize partis ont pu enregistrer un module de la campagne officielle : PS, UMP, Nouveau Centre, UDI, MDM, Nema, Union pour la commune de Sada, UPA, FN, LPA, PSM, UDM, Union pour le renouveau de Mayotte.
Le tournage a débuté jeudi dernier et les équipes de tournages sont à la disposition des politiques jusqu’au jeudi 12 mars. Et pour le second tour, la réalisation des modules promet d’être un exercice sportif : il faudra réaliser un total de 52 minutes de programmes entre le mardi soir et le jeudi midi. Nul doute que nos politiques, galvanisés par la dernière ligne droite, seront à la hauteur des enjeux audiovisuels.
RR
Le Journal de Mayotte
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