Comme l’année dernière, les élections mobilisent aussi du côté du tribunal d’instance qui a pu recevoir les contestations des électeurs à temps, les dernières, un quart d’heure avant la fermeture des bureaux. Tout un arsenal est mis en place par la justice entre Mamoudzou et Sada, et la grande majorité des réponses a été favorable.
Ados qui se sont réveillés majeurs depuis le début de l’année, électeurs radiés des listes ou victimes d’erreur, ils sont nombreux à s’être pressés aux portes du tribunal d’instance ce samedi jusqu’à 18 heures, et « un flux constant au greffe de Sada », indique le greffier en chef du tribunal d’instance, François Nadaud.
A 17h45, les dernières décisions étaient produites et les électeurs, bouenis en tête, piquaient un sprint vers les bureaux de vote de Mamoudzou qui fermaient à 18h : 50 dossiers ont été traités au tribunal d’instance de la capitale, et 72 à Sada. « Parmi eux, quelques rejets, une trentaine environ, et des irrecevabilités, 3 à Mamoudzou », indique François Nadaud, « 41 jugements du tribunal de Mamoudzou ont ordonné la réinscription des électeurs, dont le quart portant sur des jeunes majeurs, et autant à Sada ». 80 nouveaux électeurs supplémentaires sont donc portés sur les listes.
Les contentieux sont plus nombreux selon lui que l’année dernière. Pour accueillir ces électeurs en puissance, le tribunal a mis en place cette permanence électorale dotée de deux greffiers, supervisés donc par le directeur du greffe, et deux magistrats à Mamoudzou, mais aussi à Sada où un greffier et un magistrat écoutent les doléances des électeurs du sud de l’île.
Obligation d’informer les radiés
Cette décentralisation a permis d’alléger la charge à Mamoudzou, et aux électeurs du sud de pouvoir faire valoir leurs droits. En fin de journée, ne restaient au tribunal que des électeurs radiés des listes de Mamoudzou, le plus souvent de Mamoudzou III, comme ce candidat venu réinscrire sa tatie pour l’inciter à voter… le plus intelligemment possible.
Tout au long de la journée, une commission de contrôle électorale s’assure du bon déroulement du scrutin à Mamoudzou, mais aussi à Koungou, obligatoire dans les villes de plus de 20 000 habitants. « Il n’y a pas eu de problème particulier », indiquait le procureur Joël Garrigue à 17h.
Ce soir, à la fin du dépouillement, c’est la Commission électorale de recensement qui prendra le relai en validant les résultats des urnes arrivés en préfecture. Le JDM publiera les résultats au fur et à mesure de leur validation par la préfecture.
La permanence électorale se tiendra au tribunal à Kawéni cette semaine les 25 et 26 mars de 9h à 20h, et dimanche prochain de 8h à 18h, avec le secret espoir que la majeure partie des problèmes ait été traitée aujourd’hui… Mais dans ce domaine, les surprises sont toujours possibles, « en métropole, les contestations portent sur les procurations, ici, sur les demandes d’inscription », conclut François Nadaud.
Pour améliorer la situation, il demande aux mairies de notifier les radiations aux électeurs, « certains ne sont pas informés, d’autres les ont reçus cette semaine bien qu’ayant été prononcées l’année dernière. C’est une obligation ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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