30.9 C
Dzaoudzi
lundi 25 novembre 2024
AccueilUneL’art contemporain à votre porte

L’art contemporain à votre porte

« La connaissance de soi », ou la recherche de son origine… Le vernissage de l’exposition qui a pour cadre le Festival d’Art Contemporains des Comores (FACC) avait lieu ce vendredi au collège de Dembéni où il semble avoir trouvé sa place depuis 5 ans.

Denis Balthazar
Denis Balthazar

Il faut dire que le vaste hall se prête à toutes les tentatives d’expressions plastiques, tableaux, sculptures… Si la connaissance de soi reste « le socle conceptuel de ce festival », ainsi que l’exprime Fatima Ousseni, l’avocate co-organisatrice pour l’association  Zangoma, de l’événement, le thème cette année y inclut les énergies.

Un festival qu’elle a voulu élargir dès le départ « hors des limite du microcosme comorien », aussi pour sa dimension politique : « vu le contexte, c’est oser de poser la question « d’où on vient ? », « qui sommes-nous ? », hors de toute idéologie ! » C’est donc à la porte de Mayotte, des Comores, de l’Afrique que frappe cette exposition.

Le sujet de l’appartenance de chaque île y est abordé d’une autre manière, « l’artiste nous projette une vérité grâce à son esthétisme », rajoute-t-elle, en évoquant les débats toujours actuels sur la colonisation et ses erreurs, « assumées différemment selon les nations ».

Le lycée de Sada rafle les prix

Tableau du lycée de Sada
Tableau du lycée de Sada

Les élèves des collèges et lycées de l’île auront travaillé sur ce thème avec leurs professeurs d’arts plastiques, mais l’autre organisateur, Denis Balthazar, le compagnon de Fatima Ousseni, a décidé de muer ce travail en concours.

C’est Guillaume Bernard, conseiller pédagogique d’arts plastique qui remettait les récompenses ce vendredi soi, et qui couronnaient un seul et même établissement sur les deux prix, collectif et individuel : le lycée de Sada. C’est un de ses élèves qui remporte donc le Simbo jeunesse, du nom de cette lampe comorienne blanchie à la chaux.

Fatima Ousseni
Fatima Ousseni

La connaissance de soi, le jeune Isac Hamidou ne la juge pas à l’échelle historique, mais en introspection avec un dessin représentant un adolescent devant la télévision, qui n’est en fait qu’un petit enfant sur les émotions ressenties, « ma part d’enfance qui exprime mon angoisse plus sincèrement que moi car il n’a pas besoin de cacher cette émotion ». Ces dessins d’ado qui partagent les murs avec les toiles d’artistes plus abouties, c’est aussi cela l’expo mahoraise du FACC.

Beaucoup d’œuvre signées d’artistes mahorais, comoriens ou de différents outre-mer, comme ce serpent dressé de la guyanaise Simone Saint Ange, ou les deux sculptures dédiées au conflit.

L’art contemporain de Tian’anmen à Times square

Conflit
Conflit

Une exposition que Guillaume Bernard juge « plus épurée que le cru 2014 », avec des artistes « plus impliqués dans leur démarche ». De son côté, Denis Balthazar, lui trouve une cohérence relative, et regrette le manque d’audace des médiums utilisés : « à Mayotte, on travaille toujours sur un plan, que ce soit de la peinture ou des photos. Il faut s’ouvrir à d’autres moyens, comme la céramique. »

Quant à savoir si les œuvres exposées font toutes référence à l’art contemporain, cela ne fait aucun doute pour lui, « dans le sens où c’est l’expression de notre temps, d’aujourd’hui. Il n’y a pas un, mais des arts contemporains. Ceux qui sont produits en Chine ne ressemblent pas aux français car ils sont propres à chaque culture. On ne se comporte pas de la même manière sur la place Tian’anmen qu’aux Etats-Unis. Par exemple, il arrive que nous écartions certains tableaux quand nous allons aux Comores, pas par censure, mais pour ne pas heurter inutilement. »

Remise des prix par Guillaume Bernard (à droite) et Jean-Philippe Papineau, le principal de Dembéni
Remise des prix par Guillaume Bernard (à droite) et Jean-Philippe Papineau, le principal de Dembéni

Rappelons que le deuxième volet de ce FACC sur la connaissance de soi prendra une couleur scientifique le 15 avril à 14 h avec l’intervention au Centre Universitaire de Dembéni de chercheurs comme Mohamed Nabhane, Mlaïli Condro et Dénetem Touambona, autour d’une exposition sur « l’Apport de l’Afrique Noire au développement des sciences et des techniques », « une exposition que même l’UNESCO nous envie », conclut enthousiaste Fatima Ousseni, qui annonce l’exporter en Guyane le mois prochain.

Nathalie Costantini, la vice-recteur de Mayotte, encourageait l’expression artistique à envahir l’espace scolaire, « il faut aussi aider les élèves à juger une œuvre en convoquant les connaissances ». Le thème commun des énergies entre la semaine de la science et du FACC appelle une coordination, « surtout que l’idée colle parfaitement à la méthodologie demandée par la réforme des collèges ».

Nathalie Costantini devant un tableau de Baba
Nathalie Costantini devant un tableau de Baba

Les productions de l’exposition du FACC exposées au collège de Dembéni* sont à encourager selon Denis Balthazar, « pour que chacun parvienne à dépasser ses limites ».

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

* Pour connaître les horaires d’ouverture du collège : 0269 63 64 65

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139509
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139509
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139509
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139509
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139509
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139509
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...