Le dispositif de recyclage des médicaments Cyclamed démarre cette semaine à Mayotte. Nous pouvons désormais ramener nos médicaments non utilisés dans les pharmacies. Voici comment fonctionnent ce dispositif et l’éco-organisme qui le gère.
Après le verre jeté dans les Tri-O ou les piles dans leur boite, nous pouvons apprendre un nouvel éco-geste : ramener nos médicaments non utilisés dans les pharmacies. Cyclamed, l’éco-organisme chargé de cette collecte, installe son dispositif à Mayotte. Depuis lundi, les 18 pharmacies libérales du département disposent des cartons destinés à recevoir les flacons de sirop, les pommades, les patchs, les inhalateurs, les comprimés ou les gélules qui trainent dans nos armoires à pharmacie et que n’avons pas utilisés, que la date limite de validité soit dépassée ou non.
«La réflexion a démarré à Mayotte en 2011 dans la foulée de la départementalisation», explique Thierry Moreau Defarges, président de Cyclamed. Après quatre ans d’études et de mise en place de la logistique, c’est parti.
Objectif : 3 à 5 tonnes par an
La société Copharmay, le grossiste qui fournit les pharmacies, distribue les cartons récepteurs qu’elle amènera, une fois remplis, dans un container installé à Star Mayotte. «En métropole, Cyclamed récupère en moyenne 184 grammes de médicaments par habitant ce qui représente plus de 12.000 tonnes chaque année. A Mayotte, nous espérons atteindre une fourchette comprise entre 3 et 5 tonnes par an», indique Daniel Robin, le pharmacien directeur.
A la fin de chaque année, les médicaments ainsi collectés vogueront en direction de Rouen, en Normandie, où ils seront incinérés et donc transformés en énergie. Tout autre type de recyclage reviendrait beaucoup trop cher.
Rien que les médicaments
La récupération des médicaments non utilisés est effectuée de façon bénévole par les pharmaciens. C’est une obligation de service à laquelle ils doivent se conformer. Mais attention : ils ne reçoivent que les médicaments achetés dans les pharmacies libérales. Ceux qui sont délivrés par l’hôpital ou par les vétérinaires doivent y retourner pour entrer dans leur propre circuit de recyclage.
Enfin, si tous les types de médicaments non utilisés sont concernés, les cosmétiques ou les articles de parapharmacie n’entrent pas dans la boucle. En métropole, 10 à 13% des retours sont des erreurs d’aiguillage et ne sont pas des médicaments.
Une «petite» association
Cyclamed est une association à but non lucratif. Elle est financée par une participation qui représente 0,0022€ sur chaque boite de médicament, ce qui a permis, tout de même, de récolter 7 millions d’euros en 2014. Ce budget alimente essentiellement les circuits de collectes car la structure ne dispose que de… trois salariés ! Vous avez bien lu, ils ne sont que trois, un directeur, une personne en charge de la gestion et une autre de la communication, à faire tourner une machine d’une grande simplicité.
Le budget de fonctionnement limité a ainsi permis au président et au directeur de ne rester que deux jours et une nuit à Mayotte, juste le temps de lancer officiellement le dispositif.
Désormais, pour ramener vos médicaments non utilisés, direction les officines. N’y cherchez pas de boite. Ce sont les pharmaciens en personne qui recevront vos médicaments pour les jeter dans le carton recycleur.
RR
Le Journal de Mayotte
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