L’Union des Chambres économiques de la région compte relever un défi de taille : activer les échanges régionaux pour répondre au prix prohibitifs des marchandises importées. Un casse tête de notre zone, aux îles de nationalités et de contraintes différentes.
Les Chambres économiques réussiront-elles là où toutes les tentatives ont échoué ? Selon le chiffre communément avancé, 5% des importations mahoraises proviennent de la région océan Indien. Ce même chiffre est retenu sur l’ensemble des échanges de la zone, induisant une marge de progression de 90 à 95% comme le faisait remarquer Xavier Desplanques, le président du Carrefour des Entrepreneurs de l’Océan Indien.
Ce n’est pas faute pour cette association de 700 membres, dont 500 opérateurs économiques, de se démener en réunissant régulièrement les acteurs régionaux.
Pour preuve le dernier dîner du Carrefour qui s’est tenu lors de la Foire Internationale de Madagascar (FIM) le 8 mai et qui réunissait l’Ambassadeur de la Délégation de l’Union européenne à Madagascar, l’ambassadeur de France, le Conseil régional de La Réunion, le Conseil général de Mayotte, le Conseil économique et social de Mayotte, un acteur économique Mauricien, le président de l’Union des CCI de l’Océan Indien et l’Union des CCIA de l’Union des Comores, et différents acteurs des six territoires concernés : La Réunion, Maurice, Madagascar, Mayotte, Comores et Seychelles.
Normes et visas
Si des partenariats sont noués, aucun projet d’envergure n’a encore abouti. Une importation de viande depuis Madagascar a été initiée par l’ancien Conseil général de Mayotte, mais soumis à quelques critiques, notamment celle de l’implantation d’un abattoir dans la Grande Île quand notre territoire n’en possède toujours pas.
L’autre frein au projet est le respect des normes françaises et maintenant européennes auxquelles est soumise Mayotte, en matière d’hygiène et d’alimentation. Un moratoire avait été envisagé pour permettre le lancement du projet en attendant une remise aux normes.
Plus généralement, c’est toujours la libre circulation des personnes, avec une obtention difficile des visas, notamment pour Mayotte, qui est problématique. Le directeur du Programme indique que le sujet a été débattu mais préfère attendre la concrétisation des actions avant de communiquer.
Activer les échanges par le numérique
En marge de la FIM 2015, les Chambres de commerce et d’industrie membres de l’Union des Chambres de commerce et d’industrie de l’océan Indien (UCCIOI) se sont réunies pour préparer leur plan d’actions pour la mise en œuvre du Programme de renforcement des capacités commerciales dans l’océan Indien.
Un Programme étalé sur trois ans et financé par l’Agence Française de développement à hauteur de 2,4 millions d’euros. Il prévoit, notamment, la mise en place d’une plateforme numérique pour faciliter les partenariats entre opérateurs économiques de l’océan Indien et la mise en œuvre d’actions portant sur la coopération régionale dans les secteurs industriel, des Technologies de l’information et de la communication (TIC), de la valorisation des déchets, du tourisme ou encore des métiers maritimes.
Les participants ont notamment discuté de l’organisation du Forum dédié à l’économie numérique, prévu à Tananarive en octobre 2015. Pour Fahmy Thabit, président en exercice de l’UCCIOI, «ce forum sectoriel permettra, non seulement, de démontrer le dynamisme de ce secteur dans l’océan Indien, mais également, de déterminer les besoins pour faire des TIC un réel levier pour le développement économique régional, tous secteurs confondus ».
Un développement du numérique pourra en effet pallier les difficultés de déplacement des acteurs, en attendant que des solutions soient trouvées quant aux normes. La solution à la « cherté » de la vie des iliens passera par là. Mayotte ne doit pas non plus oublier de jouer sa carte « Mozambique », avec des pays africains aux cultures et langues communes.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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