Alors que les conducteurs demandent une période de vacances en août, les propositions de la direction ont été rejetées. La scolarité des élèves s’en trouve perturbée. Ces derniers, mécontents, ont érigé des barrages.
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Débutée le 11 mai, la grève des chauffeurs de la société de transport scolaire Matis semble dans l’impasse. Ces derniers demandent de pouvoir bénéficier de 15 jours de repos supplémentaires au mois d’août, en plus des 30 régulièrement accordés.
Selon le syndicat FO Transports, leader du mouvement, la revendication n’est pas exagérée, «en échange, nous tirons un trait sur l’indemnité de compensation de 18 euros par jour que nous percevons jusqu’à présent et qui coûte 12.420 euros à la compagnie », souligne son délégué Ali Siaka.
Cette indemnité est prévue dans les branches comme le transport où les périodes de travail sont entrecoupées par de grandes plages horaires d’inactivité.
Une revendication trop coûteuse et hors la loi pour la direction : «aucun réseau de transport au monde ne fonctionne sous ce schéma de salariés payés sans travailler», déclare Nicolas Rupert, Directeur de Matis Mayotte. Lors des négociations de mercredi dernier, une proposition de la direction était débattue autour d’horaires aménagés, «de 7h-15h à 8h30-midi. Mais alors qu’un protocole d’accord était en cours de rédaction, les négociations ont été stoppées net», indique Nicolas Rupert.
Pendant ce temps, le ramassage scolaire est très perturbé, avec 38 chauffeurs grévistes sur 46 et 10 contrôleurs, alors que la société emploie 178 salariés. Toujours selon la direction, 80% des élèves ont malgré tout été ramassés à l’heure ce lundi matin, alors que les bus sont en rotation continue avec les non-grévistes : «nous avons une mission de service public, mais il n’y a pas d’accord entre Matis, les syndicats et le Conseil départemental pour un service minimum», précise Nicolas Rupert.
Des élèves mécontents en cette période d’examen blanc, et qui ont manifesté en barrant les routes à Iloni (Dembéni) et Tsoundzou I ce matin. Des scolaires qui s’en sont pris à la police à coup de galets, auxquels se sont joints de jeunes adultes. Elle a du riposter à coup de gaz lacrymogène. A 10h, quatre barrages s’étaient reformés à Tsoundzou I.
De son côté, la direction a eu recours à un huissier : “il a constaté deux graves entraves, sur le barrage du dépôt les lundi et mardi deniers, et l’entrave à la liberté de travailler avec des menaces sur les salariés non grévistes.” D’autre part, une plainte contre X a été déposée pour sabotage de véhicules, dont l’un destiné au transport de personnes handicapées.
Les grévistes de leur côté se sont tournés vers le Conseil départemental : «C’est l’autorité organisatrice des transports scolaires, nous attendons leur engagement sur ce conflit», indiquait Ali Siaka.
Aucune rencontre n’est pour l’heure prévue avec la direction de Matis aujourd’hui.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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