Des étudiants du centre universitaire s’investissent dans un groupe de théâtre animé par la compagnie Ariart. Après une répétition générale publique, ils participent à l’opération «lycéens au théâtre» à partir de demain.
Le samedi matin aussi, des étudiants révisent très sérieusement dans les allées du centre universitaire de Dembéni. Par petits groupes, ils apprennent des textes par cœur et se font réciter mais pour eux, pas d’examen sur table. Ils passent ensuite sur scène. Ils sont environ 25 à venir préparer assidument les représentations qu’ils vont donner à l’occasion de l’opération «Lycéens au théâtre», dès la semaine prochaine.
«On démarre tout juste un partenariat entre hippocampus et la compagnie Ariart pour proposer des ateliers avec des élèves, avec l’envie de présenter quelque chose très vite», explique El Madjid Saindou, le directeur artistique de la compagnie Ariart.
C’est l’auteur Jean-Yves Picq qui a lancé la démarche. Après son passage à Mayotte en octobre dernier, il a envoyé à Ariart des textes assez courts qui peuvent être joués en ouverture d’un spectacle, au moment de l’accueil du public.
Une continuité entre le lycée et l’université
«On travaille sur des saynètes qui s’apparentent à des sketchs. C’est assez court, c’est de l’amusement et on comprend tout de suite de quoi ça parle. Pour tout dire, c’est drôle», précise El Madjid. Outre Jean-Yves Picq, ce sont des textes de différents auteurs contemporains qui ont été choisis comme Raymond Queneau.
«Depuis 3 ans, la compagnie a mis en place avec la DAC et le vice-rectorat, un atelier théâtre au lycée Younoussa Bamana à Mamoudzou. Installer un atelier au centre universitaire, c’est proposer une donc très divers mais ils s’enrichissent rapidement les uns les autres et après plusieurs séances, le groupe apparaît déjà très soudé.
Le théâtre pour prendre la parole
Et ils sont réellement assidus, malgré les problèmes de transport, malgré aussi la période d’examen où chaque demi-journée consacrée à autre chose que les révisions provoque une surcharge de travail sur d’autres moments de la semaine. «Ca fait vraiment plaisir de les voir prendre du plaisir sur scène», confie El Madjid. Et pour la compagnie Ariart, créée en 2011 à Kani-Kéli, c’est la poursuite de l’objectif initial : amener le théâtre dans le maximum d’endroits, auprès des jeunes comme au cœur des villages.
El Madjid Saindou se souvient d’ailleurs que ce sont des sketchs joués avec des amis à Dzoumogné quand il était plus jeune, qui l’ont conduit à devenir comédien et à piloter une compagnie de théâtre. A son tour de susciter des vocations. «Dans les villages, tout est codifié. On ne te donne pas la parole comme ça quand tu es jeune. Avec le théâtre, on peut s’exprimer et partager une histoire avec tout le monde. Je trouve ça formidable !»
RR
Le Journal de Mayotte
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