Le 21e Festival de la mer et de l’Image sous-marine a baissé son rideau dimanche soir. Jack Passe, son initiateur, parrainait la remise des prix. La cinquantaine de spectateurs présente derrière le Comité du Tourisme ont pu avoir un panel des meilleures images et meilleurs films sous-marins.
Pour les habitants de l’île, le lagon est un lieu de pêche ou une surface aquatique mystérieuse dont il faut se méfier. Pour preuve, tous les lauréats sont métropolitains, réunionnais ou néo-calédoniens. L’initiation auprès des scolaires qui est aussi un des objectifs du Festival, est donc pleinement justifiée.
La soirée commençait d’ailleurs en mettant à l’honneur un concours de nouvelles auprès de jeunes élèves de primaire qui ont gagné une sortie en bateau, mais aussi de plus âgés puisque dans la catégorie adulte, c’est une jeune universitaire Faïdah Souldine qui est récompensée.
La remise du prix du Parc naturel marin, partenaire privilégié, était précédée de la diffusion du 8e feuilleton du Foundi du Lagon, réalisé par Clap. Un foundi qui délivre des messages de bonnes conduites sur et sous le plan d’eau, en dénonçant le prélèvement de langoustes et les risques encourus, « la prochaine fois, on saisit le bateau », ou le blanchiment des coraux, le laisser-aller en matière de déchets qui tuent aussi les tortues, « sur 1.000 naissances, une seule arrivera à l’âge adulte ».
Pour que le lagon ait un avenir
Le prix du Parc Marin revenait à la classe de 3e du collège de Bandrélé pour le film « L’avenir de mon lagon ».
Du côté des photos, ce fut un réel festival, avec de nombreux prix remis par le photographe Marc Alaria. C’est d’abord l’association ATOLL qui présentait ses actions à travers sa présidente Raïma Fadul. Palme IFRECOR 2014, ATOLL a su s’imposer à Mayotte à travers sa cellule d’éradication des acanthasters, ces étoiles de mer nocives pour le corail et l’homme, et de comptage des raies manta, « une trentaine dans notre lagon », mais aussi de cartographie en cours des requins ou de répertoire des nudibranches, mollusque gastéropodes sans coquille.
C’est la magnifique photo de Dendrodoris, un nudibranche justement, de Cédric Peneau qui était primée par ATOLL.
Un Néo-calédonien, Damien Buisson était récompensé pour le meilleur montage audiovisuel, tandis que le prix Trio-thématiques, de trois photos sur le même thème revenait à Cédric Ponant, La Réunion, et la catégorie phare, le Portfolio de 10 photos couronnait de nouveau Cédric Peneau.
Baptêmes de plongée
Des lauréats de territoires ultramarins absents de la remise des prix, ce qui enlève un peu de substance à la cérémonie.
Il n’était que de voir mère et fille venir chercher le prix du film Go Pro, un scénario à caser en 3 minutes, pour en être sûr : Laetitia Pons, heureuse de remporter ce prix, félicitait sa fille Lola, lauréate du concours d’affiche enfants, pour son dessin de dugong.
Plusieurs enfants participants gagnent un baptême de plongée offert par Maji Club, et l’initiative du collège de Doujani d’initier aux palmes-masque et tuba certains élèves était soulignée.
L’hippocampe d’or du film petit format saluait « Maécha » d’Antoine et Sarah alors que les prix du grand format étaient attribués à « La flèche et l’épée » sur la chasse sous-marine, et « Quand le corail blanchit », de Franck Granget.
La musique a bien sûr sa place avec la récompense d’un travail des 3e du collège de Bandrélé pour des paroles de défense du lagon.
« Parce qu’une image vaut 1.000 mots », les films et photos récompensées étaient diffusés sur l’écran géant pour les spectateurs de cette finale.
Rendez-vous est donné à Marseille pour le Festival d’images sous-marines qui se tiendra en décembre.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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