La journée annuelle de formation des directeurs et des organisateurs d’accueils collectifs de mineurs était organisée ce samedi. La DJSCS veut faire avancer un secteur qui prend en charge plus de 3.200 jeunes pendant les vacances.
Centre de loisirs et colonies de vacances en sont encore à leurs balbutiements à Mayotte. Quelque 195 accueils collectifs de mineurs (ACM) selon la terminologie officielle sont déclarés dans notre département jusqu’au mois d’août 2015. Ils accueillent 3.230 mineurs. Cela paraît peu au regard de la démographie mahoraise, mais ils ont le mérite d’exister et de proposer des loisirs et des activités à une jeunesse trop souvent délaissée.
D’où la volonté de la Direction de jeunesse et sport (DJSCS) de proposer aux directeurs et aux organisateurs, une journée pour les aider à réussir. Elle les a réunis, en partenariat avec l’OMJS de Mtsangamouji, dans le très beau cadre d’Agriland, une exploitation agricole qui est également un des cinq sites d’hébergement sous tentes labellisés à Mayotte, à quelques kilomètres du village de Kahani.
«Un centre de loisirs, ce n’est pas une garderie», souligne Elodie Montier, chargée de mission à la DJSCS. «L’objectif est d’apporter aux jeunes un apprentissage ludique, en complémentarité avec tous les autres acteurs éducatifs».
Pour ces directeurs, cette journée est également l’occasion de se rencontrer, une mise en réseau d’autant plus importante que beaucoup d’entre eux n’ont pas connu, en étant jeunes, de centres de vacances. L’échange d’expériences est donc essentiel, comme le sont les formations dispensées dans les 7 ateliers, animés par des associations, des services de l’Etat, le Conseil départemental.
Conforter les directeurs
«Nous avons proposé un travail sur l’accueil des moins de 6 ans. Très peu le font à Mayotte malgré la demande. Mais c’est encore quelque chose qui fait peur, car les tout-petits demandent beaucoup d’attention et des activités particulières. C’est aussi plus compliqué administrativement», explique Elodie Montier. Les directeurs ont ainsi pu travailler, avec les PMI, sur les réglementations, les activités et les équipes d’encadrement.
Parmi ces ateliers, les directeurs ont travaillé sur «adolescents et conduites à risque», «projets éducatifs» à construire en fonction des objectifs des communes et des associations, ou encore «vie quotidienne pendant les séjours» parce qu’il faut animer tous les moments de la journée des jeunes, même en dehors des activités.
La DJSCS a également proposé une simulation de contrôle car c’est un des nombreux freins au développement du secteur. «Nous souhaitions dédramatiser et donner des outils pour bien organiser les accueils de mineurs. On a même créé une boite avec à l’intérieur le nécessaire complet jusqu’à la fiche de présence», détaille Elodie Montier.
Problèmes dans les délais de financements
Quarante-deux organisateurs de plus de 200 sessions d’accueils tout au long de l’année, avaient répondu pour cette journée, la 2e du genre à Mayotte. Chaque année de nouveaux organisateurs remplacent d’autres qui renoncent, car une particularité du secteur a tendance à décourager même les plus volontaires, malgré les immenses besoins. Les demandes de subventions sont à déposer auprès de la branche famille de la CAF/CSSM en début d’année et ne sont disponibles… qu’en juillet pour l’année en cours.
Autrement dit, les centres de loisirs doivent vivre sur leurs fonds propres durant tout le premier semestre avant de toucher le moindre centime. La plupart de ceux qui ne renoncent pas attendent donc juillet pour proposer des activités, faute de moyens.
Si la politique de la ville via les fonds VVV (Villes-vie-vacances) et bien entendu les familles complètent les finances des ACM, le secteur ne prendre pas l’ampleur que l’on attend sans une évolution de cette organisation.
RR
Le Journal de Mayotte
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