Le comité du tourisme (CDTM) publie sa note de conjoncture désormais traditionnelle pour 2015. Après un début d’année «mitigé», le moral des professionnels reste en demi-teinte pour la fin de la saison.
Le service Observatoire et Veille du comité de tourisme (CDTM) publie les résultats de ses études pour 2015. «Selon les retours des professionnels ayant répondu à l’enquête, nous pouvons qualifier le début de saison 2015 d’extrêmement mitigé», explique le CDTM.
On retrouve un quasi équilibre entre les avis positifs (48%) et ceux qui font un constat «moyen» ou «négatif» (52%). Mais la dégradation par rapport à l’an dernier est réelle. A la même époque, en 2014, aucun professionnel n’avait jugé le début de saison mauvais ou très mauvais. Ils sont quasiment un tiers dans ce cas en 2015.
Le CDTM qualifie de «préoccupant» le taux de 56% de répondants qui déclarent une fréquentation en baisse. Ce sont les prestataires d’activités de loisirs (nautiques/terrestres) qui sont le plus à la peine : 80% d’entre eux déclarent un mauvais début d’année et 100% une baisse de l’activité.
L’ensemble des hôtels et résidences de tourisme ayant répondu ont eu une fréquentation «stable». Les gîtes-chambres d’hôtes comme les loueurs de véhicules sont plus partagés.
Comment expliquer ce début d’année médiocre ? Par l’insécurité et l’insalubrité pour 42% des professionnels mais aussi par des conditions météo particulièrement défavorables.
Tourisme franco-français
Le touriste qui vient à Mayotte est Français. «Le début de saison 2015 ne déroge pas à la règle», constate le CDTM, notre destination est franco-française. Les touristes viennent à 93% de métropole ou de La Réunion contre seulement 7% de pays étrangers. Parmi ces non-Français, on trouve les Allemands (35% des étrangers), suivis des Suisses (15%), des Belges (13%) et des Italiens (10%). Le CDTM note qu’au-delà des nationalités, 2 touristes étrangers sur 3 (soit 63%) sont d’origine germanophone.
Bassin touristique essentiel pour Mayotte, La Réunion se détourne un peu de notre département, avec une baisse de fréquentation de 10 points. Seuls, les hommes et femmes d’affaires réunionnais ont été plus nombreux.
Les professionnels expliquant cette désaffection par une image négative de Mayotte à La Réunion «à travers relais insécurité par les médias» (31%) et ils sont aussi 31% à penser que la cause est le manque d’activités/sorties à destination des touristes sur l’île.
Cette clientèle réunionnaise est importante car elle représente un quart des touristes hébergés en hôtels ou chambres d’hôtes et 17% des personnes qui louent des voitures.
Confiance relative pour la fin d’année
Cette baisse de la clientèle Réunionnaise est citée spontanément par les professionnels invités à ajouter des commentaires libres à l’enquête. Ils évoquent également la faiblesse de la clientèle d’affaires ou le manque de structures d’accueil touristique… Bref, les chantiers sont encore immenses concernant le développement du tourisme à Mayotte.
Enfin, relevons que les touristes sont aussi Mahorais : 23% de la fréquentation est originaire de Mayotte. Nous représentons 64% de la clientèle chez les loueurs de voitures et 27% chez les opérateurs de loisirs (contre 43% en 2014). En revanche, les Mahorais sont à peine 18% dans les différents types d’hébergements touristiques de notre département.
Pour le 2e trimestre, les professionnels se montrent un peu plus optimistes. Au regard des réservations, pour les 2/3 d’entre eux, la période d’avril à juin sera tout de même «bonne» ou «très bonne».
Quant à la fin de l’année, à peine 46% des professionnels ayant répondu déclarent être «confiants» pour la fin de saison. Signe de ce climat en demi-teinte, ils étaient 77% l’an dernier à la même époque.
RR
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.