C’est désormais la porte ouverte aux actions de préservation de l’environnement. Et cette prise de conscience par le conseil départemental de l’enjeu que représente le territoire est déjà une première victoire. Il faut maintenant l’appliquer.
Ce mercredi 24 juin 2015 le Conseil départemental représenté par Raissa Andhum, 3ème vice-présidente chargée de la commission aménagement et développement durable, avec le président de l’association Conservatoire Botanique National de Mascarin (CBNM) Armand Hoareau, a signé sa première convention de partenariat pour la conservation de la biodiversité mahoraise.
Parmi ses prérogatives et ses compétences dans l’aménagement du territoire de Mayotte, le département a la responsabilité d’établir et de mettre en œuvre un Schéma régional de cohérence écologique (SRCE).
Un Schéma de plus, qui ne sera productif que si l’on s’en sert. Il faudra donc ensuite rapidement en définir les actions, et en chercher les financements.
Ce sont l’État et la Région qui doivent piloter ensemble l’élaboration de ce Schéma régional. L’objectif est de rendre autant compatible que possible les projets d’aménagement avec les grands enjeux écologiques et écosystémiques garants d’un équilibre incontournable pour le développement durable du territoire, qui connaît une expansion démographique importante et de nombreux défis à relever en matière de développement durable.
Terrains et forêts domaniales à préserver
Un schéma régional de cohérence écologique doit comporter un diagnostic du territoire national, un volet présentant les continuités écologiques retenues identifiant les réservoirs de biodiversité, un atlas cartographique au 1/100.000ème, un plan d’action stratégique dont les moyens et mesures sont décidés et mis en œuvre par les acteurs concernés dans leurs compétences respectives, un dispositif de suivi et d’évaluation par le biais d’indicateurs, un résumé non technique contenant l’objet du Schéma, les grandes étapes de son élaboration, les enjeux régionaux.
Plus spécifiquement, concernant les composantes de la flore et des habitats naturels de Mayotte, les terrains du Conservatoire du littoral totalisent 1.408 ha et les forêts départementales cumulent une surface de 4.456 hectares répartis sur les Crêtes du nord, Majimbini, Sohoa, Songoro mbili, Benara et les Crêtes du sud. Par le biais de la direction de l’environnement et du développement durable, le département agit pour la préservation de ces massifs forestiers. Des actions contre les brûlis qui généralisent les plantations au détriment des espaces boisés seront sans doute prioritaires.
Le SRCE pourra peser devant les juridictions administratives lorsqu’elles auront à apprécier les erreurs (manifestes) d’appréciation commises par les auteurs des documents d’urbanisme ou les autorisations d’aménagement ou d’exploitation.
Le CBNM, étant agréé Conservatoire Botanique National (CBN) par le Ministère chargé de l’Écologie, le Conseil départemental compte beaucoup sur son expertise pour parfaire dans la sauvegarde du patrimoine naturel. C’est dans cette optique que, la 3ème vice-présidente, Mme Raissa Andhum, a insisté pour que Mayotte siège au sein du conseil d’administration du
CBNM : « Le CBNM est un outil indispensable pour les gestionnaires d’espaces naturels que nous sommes».
Le Conseil départemental et le CBNM développeront dans la mesure des moyens et de la disponibilité des personnes, ce partenariat sur la base d’un volontariat et dans un esprit d’échanges de bons procédés (plus-value pour les deux entités). Ils travailleront ensemble au montage de projets pour trouver les sources de financement permettant de développer et intensifier des actions communes.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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