Les retraites des agriculteurs, la difficulté de posséder son bout de terre et d’obtenir des prêts bancaires, autant de sujets qui ont été abordés au ministère de l’Outre-mer à Paris, où était reçue une délégation d’agriculteurs mahorais.
Profitant de divers rendez-vous syndicaux en métropole, Laïni Mohné-Mali, la présidente de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de Mayotte, Ahmed Chamsidine, son secrétaire général, Harouna El Had-Dine, le président des Jeunes Agriculteurs de Mayotte et Mattoir Naouirouddine , le secrétaire général, ont sollicité un entretien avec les services du ministère des Outre-Mer. Ce rendez-vous du 30 juin fait suite à la venue du Premier Ministre, Manuel Valls, à Mayotte des 12 et 13 juin derniers.
C’est Arnaud Martrenchar, chef du bureau des politiques agricoles rurales et maritimes de la direction générale des Outre-mer, qui a reçu la délégation mahoraise.
Les prises de pDGOMarole ont tourné autour de la maîtrise du foncier et de l’accès aux prêts bancaires, ainsi que le rapporte Eric Berton, département syndical de la FNSEA. « La terre doit appartenir aux vivants » affirme Harouna El Had-Dine, le président des Jeunes Agriculteurs, sans oublier les besoins vitaux des futures retraités. Et il insiste sur l’utilité économique de professionnaliser l’agriculture et renouveler les générations de paysans. Arnaud Martrenchar a convenu lui-même que la solution mérite réflexion, “considérant que son coût ne serait pas prohibitif”, et précise que le rôle d’opérateur foncier a été confié transitoirement à l’Agence de Services et de Paiements (ASP) de Mayotte. L’ASP dispose donc du droit de préemption et de la possibilité de demander une révision du prix des terres.Les agriculteurs demandent à être présents au sein des commissions de décision.
« L’agriculture mahoraise se professionnalise et doit absolument investir pour se développer. » lançait quant à lui le syndicaliste Ahmed Chamsidine qui regrette que « les banques refusent de financer les projets agricoles. »Malgré les propos rassurant Arnaud Martrenchar sur l’extension fin 2014 à Mayotte du Fonds de garantie en faveur de l’agriculture et de la pêche, le FOGAP, les agriculteurs n’ont pas noté d’améliorations. Le chef du bureau des politiques agricoles rappelait que le préfet doit réunir les banques et réaliser les informations nécessaires.
L’application de la loi littoral a fait l’objet d’une demande de dérogation par l’administration locale et les représentants syndicaux, “notamment pour les maisons d’habitation des agriculteurs”, rapporte Eric Berton: ” Cela permettrait de pallier le manque de voirie mais aussi de sécuriser les exploitations.”
Enfin, et c’est une demande répétée de leur part, les agriculteurs, et notamment les Jeunes Agriculteurs demandent une formation plus poussée des 300 élèves du lycée agricole de Coconi, et la mise en place d’un BTS, “nous avons besoin de techniciens et de cadres et, à terme, d’ingénieurs agronomes issus du cru”, nous avait indiqué Harouna El Had-Dine.
Beaucoup de souhaits souvent formulés aux ministres de passage. Seront-ils davantage entendus cette fois ?
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