Personnel et direction ont signé un protocole d’accord qui met fin à une grève de 40 jours pour la compagnie aérienne de Madagascar. Au plus haut sommet de l’Etat malgache, la libéralisation du ciel est plus que jamais en question.
C’est fini ! Il aura fallu 40 jours d’un conflit social particulièrement rude pour que les représentants du personnel et la direction d’Air Madagascar parviennent à un accord pour sortir de la grève, ce vendredi 17 juillet.
Selon le président du conseil d’administration de la compagnie, Léon Rajaobelina, «ce protocole est une feuille de route afin de se détacher de la mauvaise politique de gouvernance de l’entreprise, de bien séparer les responsabilités des différentes entités au sein de la compagnie, comme le conseil d’administration et la direction générale».
Cet accord intervient neuf jours après la démission du directeur mais aussi la nomination par le gouvernement malgache d’un nouveau conseil d’administration. «Cet accord ne se résume pas à l’arrêt de la grève et du mouvement. Il s’agit d’une restauration en vue d’une nouvelle méthode de travail au niveau de la compagnie», précise Léon Rajaobelina.
Cette grève, de 300 employés sur les 1.200 que compte la compagnie, aurait généré une perte de près de 11 millions d’euros pour Air Madagascar avec l’annulation de près de 500 vols.
Vers la fin du monopole
Si la non-ingérence des politiques dans le management de la compagnie fait aussi partie des points d’accord, la classe politique pourrait se rappeler aux bons souvenirs de la compagnie assez rapidement. Au plus haut sommet de l’Etat malgache, la libéralisation du ciel de la Grande Ile, y compris pour les liaisons intérieures, est très sérieusement envisagée.
Dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters, le ministre malgache du Tourisme, Ulrich Andriantiana, confie: «Il est vital pour le pays de réduire sa dépendance vis-à-vis d’Air Madagascar qui a, de fait, le monopole sur les liaisons intérieures. Il n’est jamais bon d’être en situation de monopole dans la mesure où de nombreux secteurs économiques dépendent d’Air Madagascar. Si la compagnie ne fonctionne pas correctement, ce sont des pans entiers de l’économie qui s’effondrent avec elle.»
Open sky
La position d’Ulrich Andriantiana rejoint ainsi celle des opérateurs touristiques de la Grande Ile qui préconisent une politique de «ciel ouvert» (open sky). Autrement dit, Air Austral, Air Mauritius ou Ewa pourraient, un jour, assurer des liaisons pour Diego-Suarez, Nosy-Be ou Majunga au départ d’Antananarivo.
Etonnamment, les dirigeants d’Air Madagascar se disent prêts à cette ouverture à la concurrence.
En attendant, Air Madagascar reprend peu à peu son programme de vols, au rythme de la vérification des appareils qui n’ont plus volé depuis un mois. Les vols prévus sur Mayotte ce week-end n’ont ainsi pas encore été opérés.
RR
Le Journal de Mayotte
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