A une semaine de l’élection de Miss Mayotte, les sept candidates enchaînent les répétitions, les shootings photos et leurs premières sorties. Entre deux crépitements de flash, le JDM les a rencontrées.
Sept candidates pour une seule couronne. Les sept jeunes filles prétendantes au titre de Miss Mayotte cette année sont en pleine préparation. Ces jeunes femmes, âgées de 17 ans et demi à 22 ans, n’ont plus que quelques jours pour maîtriser les différentes chorégraphies de la grande soirée d’élection prévue samedi prochain.
Pour la 15e édition du concours Miss Mayotte, les organisateurs se félicitent des candidatures spontanées adressées par les jeunes filles candidates. Pas besoin d’aller chercher de belles jeunes femmes pour atteindre le nombre minimum de 6 candidates.
Pour se préparer, les jeunes femmes sont étroitement chaperonnées par Ludy Langlade, l’actuelle Miss Mayotte et elle recevront les précieux conseils de Miss France qui arrive dans notre département vendredi. La soirée doit débuter, samedi 29 août, à 20 heures place des congrès à Pamandzi.
Voici à présent les 7 candidates en lice pour le titre de Miss Mayotte :
Noudra, 19 ans, originaire de Cavani. Entre en 2e année de DUT GEA (gestion des entreprises et des administrations) à Nice.
«J’avais vraiment envie de vivre l’aventure. Je rentrais à Mayotte à l’occasion des vacances, c’était le bon moment pour me présenter. C’est un moment génial, on est tout le temps en mouvement, et puis il y a l’adrénaline, le stress de devoir tout retenir.»
A Nice, elle est déjà ambassadrice de notre département. «Je me suis rendue compte que les gens ne connaissent pas Mayotte. On me dit, ‘tu es Mayottaise’… Je leur réponds non, je suis ‘Mahoraise’ et je parle de le ‘Mahorais’ ! Après, je sors des photos pour leur montrer comme Mayotte est belle !» De la même façon, Noudra fait découvrir le salouva à ses copines métropolitaines. «J’ai remporté la toute première édition de Miss Salouva. Et comme des copines sont tombées sur des photos sur internet, je leur montre le soulava, ce que c’est, comment ça se porte…»
La jeune femme qui veut devenir contrôleur de gestion, est attendue pour sa rentrée en 2e année de DUT le 5 septembre. «Au début, j’avais un peu peur de me présenter. Mais j’ai beaucoup parlé avec Daniati (Miss Mayotte 2013) et elle m’a convaincu que c’était possible, d’aller à fond dans les études et à fond pour Miss Mayotte !»
Hamida, 18 ans, Pamandzi.
La jeune fille sort ses lunettes pour les photos. «Je trouve que ça cache trop mon visage, je voudrais bien m’en débarrasser !» A tout juste 18 ans, Hamida qui vient de décrocher son bac se prépare pour le concours de gardien de la paix et donc, pour entrer à l’école de police. «J’aime bien la justice, j’aime bien quand on respecte les lois. Je suis très carrée et puis, à Mayotte, les gens ont besoin de se sentir en sécurité». La jeune femme a du courage pour mener tous les combats : professionnel et scolaire, personnel en relevant le défi de Miss Mayotte et sportif : elle est judoka.
«Pour se présenter, bien sûr qu’il faut du courage mais de la sérénité aussi. Depuis que je suis toute petite, ma famille m’appelle Miss. A force d’entendre les encouragements, je me suis dit, pourquoi pas !» Et elle ne regrette pas de s’être présentée et de vivre cette ambiance amicale dans un groupe de belles qui s’entend très bien.
La police d’un côté, le mannequinat de l’autre, la jeune femme aimerait poursuivre ses deux passions de front. «Cette année, l’élection a lieu sur Petite Terre… Autant que la couronne y reste !» souhaite cette Pamandzienne.
Hidaya, 18 ans («en novembre !» précise-t-elle), Tsoundzou. Entre en 2e année Bac pro gestion administration au lycée de Petite Terre, pour devenir secrétaire comptable.
«La rentrée, c’est le 27 août (jeudi) mais ce n’est pas très important… La reprise des cours ce n’est que le 31 !» explique la jeune femme dont le prénom signifie «Cadeau» en Mahorais.
Sans attendre la moindre question, Hidaya déroule ses passions, en particulier pour les traditions mahoraises. «Je fais partie d’associations culturelles de Mbiwis, de chigoma, de chants et danses traditionnelles. Je suis aussi dans une association qui s’appelle M’honko (mangrove) qui a pour but de sensibiliser les jeunes à l’environnement.»
Elle a plongé dans les traditions musicales de Mayotte en 2011 et quatre ans plus tard, elle est «chanteuse principale» de son groupe, «j’adore ça», confie-t-elle.
A son palmarès, Hidaya revendique déjà les titres de Miss Tsoundzou à plusieurs reprises et Miss Faré 2014. Elle a également participé à l’élection de Miss Salouva avant d’entrer en piste pour Miss Mayotte, «pour porter la culture et les traditions qui sont importantes aux yeux des Mahorais».
Elle avoue une passion particulière pour le Mbiwi, «parce qu’on parle des choses de la vie, de ce qui ne va pas, des maladies, je trouve que c’est bien de raconter Mayotte de cette façon-là». Et en ce moment, les invitations pour les mariages se multiplient… de quoi ne jamais arrêter de chanter.
«Bien sûr il n’y aura qu’une seule Miss, mais on est toutes belles, on est soudées et on passe vraiment de très bons moments… comme des sœurs !»
Hairia, 21 ans, originaire de Kani-Kéli. Entre en 2e année de licence information communication à Nancy.
Hairia voudrait devenir journaliste, «plutôt dans l’écrit» espère-t-elle. La jeune femme lit beaucoup, le journal ‘Le Monde’ comme la presse magazine et féminine, de Paris Match à Elle.
Celle dont le prénom signifie «bonheur» en Mahorais, voulait «avoir une expérience de la scène. Alors je me suis dit, pourquoi ne pas tenter Miss Mayotte. On peut défiler, on est chouchoutées, on a de belles robes, des chaussures incroyables…» Bref, la jeune femme profite à fond du moment.
Hairia n’a jamais coupé les ponts avec Mayotte où elle revient à l’occasion des vacances. «Ma mère a voulu qu’on soit scolarisés en métropole très jeunes parce que, souvent, les étudiants qui partent tardivement ont des lacunes, ils ont du mal à s’adapter. Et comme elle avait une partie de sa vie à Nancy…» C’est avec son école de la région Lorraine, que la jeune femme a déjà eu l’occasion de s’assoir sur les bancs de l’Assemblée nationale. «J’ai eu la chance d’être députée junior. J’ai accompagné mon député à l’Assemblée, et puis avec les autres députés junior ont a voté une proposition de loi. C’était une belle expérience», confie-t-elle.
Celle qui doit expliquer qu’elle est «Mahoraise» et non «Mayonnaise» aux Lorrains, aime bien revenir dans son village natal de Kani Bé, même si ce n’est pas si souvent. «Là-bas, tout le monde se connaît, la boulangère peut te faire confiance si tu veux quelque chose et que tu n’as pas d’argent, c’est une ambiance de village que j’aime beaucoup.»
Fazila, 22 ans, Mtsapéré. Année sabbatique.
Voici la plus grande des prétendantes au titre de Miss Mayotte 2015 : 1,81 mètre… «Ce n’est pas courant mais on est une famille de Mahorais où on est tous grands !» raconte Fazila.
Après deux ans de fac de langue, la jeune femme s’offre une année sabbatique, «pour travailler et financer mon permis et préparer un voyage à l’étranger». Elle aimerait bien partir quelques temps, pourquoi pas à Londres. «Je fais déjà du mannequinat à Lyon (où elle habite) mais aussi à Paris, Monaco ou Cannes. On m’a conseillé de partir à l’étranger pour continuer». Et ce départ lui permettrait aussi de parfaire son anglais.
Avec cette expérience des défilés, les talons hauts et les mémorisations de chorégraphies ne sont pas un problème pour elle. Et elle est heureuse de vivre cette expérience sur sa terre natale. «Je n’ai pas beaucoup vécu à Mayotte, je suis partie à l’âge de 4 ans», raconte-t-elle. Quelques retours pendant les vacances et une présence à ce concours de Miss Mayotte lui permettent de garder le lien. «Ca fait très plaisir à ma mère que je participe à cette élection. Ca fait ¾ ans qu’elle me pousse à m’inscrire… A la base, ça ne m’intéressait pas trop, je suis plutôt un garçon manqué. Mais je me suis prise au jeu !»
«Quand j’ai dit que je faisais 1,81m, les organisateurs ne me croyaient pas». La plus grande verra-t-elle sa tête ornée de la couronne ? Réponse samedi soir.
Chaiya, 22 ans, Pamandzi. Entre en 3e année à l’IFSI de Mamoudzou.
«C’est un prénom Hindou. Ma mère l’a entendu à Maurice. Elle est commerçante, elle voyageait beaucoup et elle est revenue avec mon prénom dans ses valises !»
La jeune femme poursuit sa formation d’infirmière à l’IFSI de Mayotte. «J’étais reçue à Bourg-en-Bresse et à Mayotte. J’ai choisi de venir étudier à Mamoudzou.
Pour se présenter à l’élection de Miss Mayotte, elle est d’accord avec beaucoup de ses copines candidates : il faut du courage. «Avant de se lancer, il faut se préparer. Il faut se demander si on est prête à monter sur scène et puis ensuite à assumer, si je suis la gagnante, tout ce qu’on attend de moi. Ce n’est pas rien…» Pour elle, pas de doute, c’est le bon moment ! «Je suis souvent indécise mais quand je décide, c’est que j’ai pesé le pour et le contre, et donc, je fonce !»
«Être infirmière, c’est pour être proche des personnes. J’ai fait un DUT de droit mais ça ne me correspondait pas. Là, je serai vraiment utile». La jeune femme aime bien les gens et lorsqu’elle lit, une de ses passions, ce sont naturellement des autobiographies qui l’intéressent. «J’aime particulièrement lire le parcours de certaines femmes du Proche Orient ou du Maghreb qui se battent pour leur place dans la société.»
Musique (du zouk jusqu’au rap), la danse, le sport (basket, athlétisme…), le théâtre, la comédie (Gad Elmaleh, Dammel Debbouze…), la jeune femme est ouverte et dynamique. «Je suis fan de certains journalistes et présentateurs télé… Par exemple, de géniale Attoumani !»
Quant au concours Miss Mayotte : «On a toutes déjà gagné», estime Chaiya. «Faire le premier pas et se lancer dans cette aventure, c’est déjà une grande victoire !»
Ramatou, 18 ans, Poroani, en licence STAPS au Tampon (La Réunion).
Ramatou voudrait être agent sportif pour suivre un athlète ou une équipe, «être manager en quelque sorte» explique-t-elle.
A 18 ans, comme la plupart des autres candidates, ce sont ses proches qui l’ont poussé à participer à l’élection. «On apprend beaucoup sur nous, comment nous valoriser, comment parler de nous en public…»
Ramatou est une handbaleuse dans l’âme, c’est une de ses deux passions. La seconde, ce sont les débah. «Ce sont deux choses complètement différentes mais dans lesquelles je suis bien. Le Débah, ce sont nos grands-mères qui nous l’ont transmis et je trouve ça bien de le faire à mon tour.»
Cette élection lui a permis de se rapprocher encore un peu plus des gens du sud de Mayotte qu’elle aime particulièrement. «Je suis allée les voir pour me présenter, leur expliquer ma démarche. J’ai parlé à plein de gens que je ne connaissais pas pour leur demander de me soutenir. Franchement, les Mahorais sont vraiment des gens gentils.»
Sa terre natale lui tient vraiment à cœur mais elle sait aussi que sa vie va la mener ailleurs. «J’ai envie de partir pour apprendre, pour grandir mais pour revenir ici, avec des savoirs, des techniques dont je pourrais faire profiter Mayotte. Si un jour je trouve du travail ici… Je dirais pas non !»
RR
Le Journal de Mayotte
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