Le centre de gestion (CDG) de la fonction publique de Mayotte signe un partenariat avec son homologue d’Ille-et-Vilaine. L’objectif : facilier le développement de nouveaux service dont la santé au travail en direction des agents territoriaux.
C’est une institution parfaitement inconnue du grand public et pourtant très importante. Le centre de gestion (CDG) de la fonction publique territoriale est un établissement public local, véritable partenaire des collectivités chargé de nombreuses missions. Il existe à Mayotte depuis 2005, en tant qu’échelon départemental du CNFPT (centre national de la fonction publique territoriale) bien plus connu grâce aux formations qu’il organise très régulièrement.
Pour ce CDG976, certaines missions sont obligatoires comme le suivi de la carrière des agents territoriaux, l’organisation des concours, l’accompagnement du droit syndical ou encore le fonctionnement de certaines instances comme les comités techniques ou les conseils de discipline. «Nous avons déjà mis en place les missions obligatoires, nous développons à présent les missions optionnelles», explique Abdallah Houssamoudine, le directeur du CDG976.
D’où la signature ce jeudi matin d’un partenariat avec son homologue d’Ille-et-Vilaine, le CDG35. «Le CDG35 a déjà mis en place un certain nombre de ces missions et son expérience est très utile pour le CDG976», relève M. Houssamoudine.
Le chantier de la santé au travail
Des stagiaires du CDG976 pourront partir en immersion dans un service en Bretagne. Le CDG35 va également partager ses pratiques et ses savoir-faire qui vont de l’information juridique à la mise en commun de procédures ou de documents.
«Un agent est déjà parti en Bretagne dans le cadre d’une mission optionnelle que nous mettons en place. Nous développons les services de la santé au travail et de la prévention des risques professionnels».
Ce domaine s’annonce comme un des gros chantiers sociaux des collectivités pour les années à venir.
«Les besoins sont criants. Nous avons des bilans et il est évident qu’il faudra rapidement accentuer l’accompagnement des collectivités», souligne Mendy Soilihi, psychologue et responsable du service prévention des risques professionnels au CDG976.
Une mutualisation des moyens
«Le principe du CDG est de permettre une mutualisation des moyens. Ça revient beaucoup moins cher aux collectivités d’avoir recours au service du CDG que de disposer par exemple de son propre préventeur», note Affidou Hamidi Madi, 3e vice-président du CDG976.
Ce nouveau service pourra également aider les collectivités à se doter d’un «document unique» d’évaluation des risques, un texte pourtant obligatoire mais souvent ignoré, comme l’ont par exemple constaté les experts qui ont travaillé sur le dossier de l’agent du conseil général décédé après une chute d’un échafaudage au gymnase de Cavani. «L’élaboration de ce document permet de voir ce qui va et ce qui ne va pas aussi bien dans l’organisation, le matériel ou les moyens humains. Il fait partie des démarches essentielles de la prévention des risques professionnels», explique Mendy Soilihi.
Le maire de Mamoudzou en 1ère ligne
A Mayotte, c’est le maire de Mamoudzou Mohamed Majani qui est à la tête du conseil d’administration du CDG976depuis un an. «C’est la première fois que le CDG a un exécutif dirigé par un maire. Auparavant, c’était le conseil départemental qui occupait cette place. Ça permet de connaître précisément les besoins des collectivités», indique l’élu.
Dès son arrivée, Mohamed Majani a souhaité donner une plus grande impulsion à l’établissement. En plus des questions de santé au travail, le CDG976 travaille au développement de toutes les questions liées aux conseils en recrutement, les accompagnements de projets, ou les conseils en organisation. «L’organisation, en métropole aussi c’est un besoin qui monte très fortement. Avec les intercommunalités, les collectivités ont besoin d’être épaulées pour redéployer leurs services», relève Jean-Jacques Bernard, président du CDG35.
Le financement du CDG provient des cotisations des collectivités représentant 0,8% de la masse salariale. Il facture également ses services, à des prix très modestes. 22 agents travaillent actuellement au CDG976 qui est doté d’un budget de 1,2 million d’euros. Il est encore loin de la structuration et des moyens de CDG d’Ille-et-Vilaine qui dispose de 25 millions d’euros aux services des agents territoriaux. Mais l’élève veut suivre le maître.
RR
Le Journal de Mayotte
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