CARNET DE JUSTICE DU JDM. Voici un nouvel épisode de la chronique de l’alcool et de la chimique, instruit par le tribunal de Mamoudzou en comparution immédiate, mercredi après-midi.
Dans la nuit de vendredi à samedi, une jeune femme, serveuse en Petite Terre, quitte son travail. Il est 23h45 lorsqu’elle monte dans sa voiture lorsqu’elle aperçoit deux individus qui s’approchent. Elles les avaient déjà vus, vers 18 heures, au moment où elle prenait son service. Ils buvaient déjà de l’alcool. Depuis, ils ont aussi fumé de la chimique.
Instinctivement, elle verrouille les portes du véhicule. Le prévenu veut une cigarette. Elle est au téléphone, elle lui fait signe qu’elle n’en a pas. La situation va alors rapidement dégénérer. Le 2e individu fait légèrement tanguer la voiture avant d’écrire un prénom sur la lunette arrière. Il s’approche de la portière conducteur sans parvenir à l’ouvrir. Il fait le tour et tente de forcer la portière passager.
Dans la voiture, la jeune femme est en panique. Elle appelle son employeur. Mais elle a à peine le temps de lui parler que la vitre latérale vole en éclat. «J’ai pris un caillou», dit le prévenu à la barre… «Un caillou? Une pierre, une grosse pierre même», corrige le juge Planque. Le caillou pèse en effet plus de 14 kg. «Je l’ai soulevé et je l’ai envoyé», explique sobrement le prévenu quand on lui demande comment il a pu la jeter sans difficulté.
Elle s’enfuit en hurlant
La jeune femme est frappée par le parpaing sur le côté. Le certificat médical attestera des ecchymoses. Elle parvient alors à quitter le véhicule par le côté passager et s’enfuit en hurlant. Ses deux agresseurs renoncent à la poursuivre. Ses cris puis la présence d’enfants dans la rue les ont dissuadés. Une voiture se présente alors. A bord, la conductrice comprend que la jeune femme est en danger. Elle l’a fait monter et la conduit à l’hôpital de Dzaoudzi.
Les gendarmes recueillent la description des individus et de leurs vêtements et localisent rapidement le prévenu car ils le connaissent bien. Il a été auditionné plus tôt dans la journée pour une autre affaire. Une femme a en effet déposé plainte contre lui… Une nouvelle fois. Le 22 puis le 24 juillet, il l’a menacé de mort: «Je vais te tuer, je m’en fous si les gendarmes m’envoient à Majicavo», aurait-il dit.
7 mois ferme
C’est la suite d’un vieux différend familial : les deux se sont déjà poursuivis mutuellement en justice pour des violences réciproques. Coup de poing contre coup de chombo, quand ils règlent leurs comptes, ils ne font pas dans demi-mesure.
Cette affaire est une des deux condamnations inscrites au casier judiciaire du jeune homme. Et depuis ce mercredi, il en a une 3e. Tandis que la procureure Morgane Boulet avait requis un an d’emprisonnement, le prévenu écope de 7 mois de prison ferme pour l’agression et de 150 euros d’amende pour les menaces.
Le condamné a été maintenu en détention.
RR
Le Journal de Mayotte
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