Les équipes des Parcs naturels marins de Mayotte et des Glorieuses achèvent une mission scientifique sur les îles Glorieuses. Herbiers, qualité de l’eau, tortues… Une campagne qui promet de ramener des données inédites.
Un petit archipel de carte postale à 220 km au nord de Madagascar et à moins de 300 km au nord-est de Mayotte. Un atoll allongé, un lagon quasiment intégralement fermé par une barrière de corail, deux îles de sables… au total, 7km2 de terres immergées entourées d’eaux limpides, mais limpide à quel point ?
C’est une des nombreuses questions que se pose le Parc naturel marin, ou plutôt les parcs. Ceux de Mayotte et des Glorieuses achèvent une mission entamée le 25 septembre dernier avec une moisson de connaissances à la clé. «Les missions scientifiques sont rares sur place. Les données qui vont être ramenées seront forcément nouvelles», s’enthousiasme Caroline Ballerini, directrice adjointe du PNM. Car si des opérations ont été menées depuis longtemps sur place, elles nécessitent de profondes mises à jour, sans parler des champs entiers de connaissance qui font encore défaut.
Mettre en place un réseau de surveillance
Premier objectif de cette mission, établir un état initial de la qualité des eaux marines. En récupérant des données sur la qualité physico-chimique des eaux, sur le phytoplancton mais aussi sur les sédiments marins, les équipes disposeront des informations nécessaires pour mettre en place des mesures de gestion et de surveillance.
En effet, si le Parc naturel marin de Mayotte assure depuis 2013 les opérations de suivi des eaux marines mahoraises deux fois par an, pour les Glorieuses, tout reste à faire.
Le Parc des Glorieuses, créé le 22 février 2012, va désormais disposer d’une base solide pour un véritable suivi, une première étape vers un réseau de surveillance de l’état de l’eau et bien au-delà. Ainsi des données clés pour la connaissance des écosystèmes marins dans la zone vont aussi pouvoir être mis à jour régulièrement.
Des caméras sur les tortues
«Les équipes ont également travaillé sur un volet tortues avec des poses de caméras qui vont permettre de récupérer des images, sur un inventaires des Holothuries (concombres de mer) et sur une cartographie des herbiers», indique Cécile Perron, la directrice des deux parcs marins. Et si les scientifiques sont encore au travail et sont d’être en mesure de tirer toutes les conclusions de leur mission, il se pourrait que des herbiers inattendus sur la zone aient été identifiés.
Actuellement, les deux parcs procèdent à la formation de ses agents, à l’élaboration de protocoles et à l’acquisition de matériel pour envisager ce réseau de suivi pérenne. Et les fonds sont là : fonds européens (FED), département de Mayotte, collectivité des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) et Agence française de développement (AFD) ont mêlé leurs financements.
C’est donc de Mayotte, qui à la fin du 19e siècle a administré le petit archipel, que viendront les informations et les images des Glorieuses qui ne sont pas prêtent de nous lasser.
RR
Le Journal de Mayotte
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