En marge de l’inauguration de la tranche EDM-Longoni 2 en septembre, se tenaient à Mayotte d’autres discussions, portant sur les énergies renouvelables. Profitant de la présence de représentants de la DCNS, celle là même qui va livrer deux bâtiments Mistral à la marine Egyptienne.
La société créée par Richelieu, menait avec Frédéric le Lidec, Directeur Energies marines renouvelables de DCNS, le groupement œuvrant sur l’extension de Longoni 2, en assurant la maitrise d’œuvre générale dans une démarche environnementale. Le tout a été livré ce 29 septembre 2015.
D’environnement, il en est également question pour des projets parallèles, toujours menés par l’entreprise DCNS. Et en utilisant tout ce que la gamme propose, ainsi que l’explique Thierry Bouchet, responsable technique Energie Thermique des mers chez DCNS : « nous allons tester la récupération de chaleur sur les moteurs pour la transformer en froid, ou bien mettre en place un système thermique de type ORC, une production d’électricité à partir de chaleur basse température, en utilisant le lagon. »
La chaleur perdue, dite « fatale », peut ainsi assurer des besoins en froid. Beaucoup de projets s’intéressent donc à la conversion du surplus de chaleur non-utilisé, à partir des cheminées ou des moteurs de la centrale.
Des sous-marins aux clims
Un procédé permet à la chaleur ainsi recueillie de chauffer un générateur dans lequel se trouve une solution concentrée de bromure de lithium. L’effet de la chaleur permet d’entrainer de la vapeur d’eau dans une tour de refroidissement où il y a condensation et extraction de chaleur. L’eau vient ensuite réagir avec la solution aqueuse de bromure de lithium concentrée. La réaction permet alors de refroidir au niveau d’un échangeur l’eau qui sera utilisée pour la climatisation.
La demande existe selon lui, et à proximité même de la centrale de Longoni, « le Centre Hospitalier de Mayotte est en demande d’un entrepôt à réfrigérer et les installations portuaires de climatiseurs ».
En revanche, les énergies thermiques de mer, sa spécialité, ne sont pas envisageables à Mayotte, « en raison de profondeurs trop faibles qui ne permettent pas un différentiel de chaleur suffisant. » Pour être efficace, la différence de température entre les eaux superficielles et profondes doit être au moins de 20 °C.
On attend davantage la DCNS sur les navires militaires, et particulièrement les sous-marins habituellement, « un marché de base en stagnation », qui implique une diversification.
Ainsi, les ingénieurs vont mettre leurs compétences au service de l’éolien, « avec l’inauguration prochaine de fermes pré commerciales, notamment au Canada et au Danemark. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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