Pendant une heure ce mardi matin, les agents de la DEAL, la Direction de l’Environnement et du Logement de Mayotte, sont sortis de leurs bureaux pour exprimer ce qu’ils appellent un « malaise », « vous voyez, il n’y a que des noirs, les blancs ne sont pas là ! », le ton est donné par Hamidou Madi M’colo, délégué syndical FO.
Qui nous explique la situation : dans le cadre d’une suspicion de détournement de produits ménagers, « vendredi dernier, un agent s’est vu interdire de reprendre les courses qu’il avait déposé à la DEAL, par son chef adjoint au Service des moyens généraux. » Il a du produire son ticket de caisse, un affront en public qui n’est pas passé, « nous demandons des excuses, surtout que ne n’est pas la première fois dans ce service. »
Deux poids, deux mesures
Une intersyndicale FSU-CGT-UPCAS-FO s’est donc formée et a rencontré la direction hier, « qui a reconnu l’incident et sa maladresse. » A la connaissance d’Hamidou Madi M’colo, aucun produit ne disparaitrait, « les agents sont bien payés ici, intégrés et indexés », alors qu’un autre agent souligne que « de toute façon, il y a des procédures dans ce cas. »
Daniel Courtin, le directeur de la DEAL, est allé à leur rencontre pendant leur mouvement. Il nous a reçu dans son bureau, expliquant comprendre leur mouvement, « qui est l’expression d’une frustration des agents mahorais. » En effet, dehors, plusieurs d’entre eux comparent la suspicion de vols bénins avec l’affaire Renaudin, du nom de l’ancienne secrétaire générale de la DEAL accusée d’avoir perçue indument plusieurs primes de dizaines de milliers d’euros.
« Je suis contre toute forme de discrimination et de stigmatisation », rajoute Daniel Courtin, qui considère que « si quelqu’un de la chaîne d’encadrement a une remarque à formuler, elle ne doit pas se faire publiquement. Nous allons traiter ce point », affirme-t-il.
Il signale en outre que la place de l’agent mahorais sera élargie dans le cadre du réexamen en cours du projet de service, « qui donnera lieu la semaine prochaine à un séminaire avec l’élaboration de plans de qualification. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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