Le collège de Chiconi ressemblait à un vaste plateau de jeu ces deux journées consacrées à la Fête de la Science. Car élèves et enseignants s’étaient plié avec joie au thème de l’année : « Faites vos jeux ! ».
Créée en 1991 par Hubert Curien, la Fête de la Science est organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle est destinée à favoriser, dans un cadre festif, les échanges entre les chercheurs et le grand public. Il s’agit d’aider chaque citoyen à mieux comprendre les débats suscités par les évolutions scientifiques et technologiques et à appréhender suffisamment les enjeux de la recherche scientifique pour participer aux grands choix de société.
Les élèves étaient donc incités à sortir totalement cette année du cadre scolaire et à pousser leur imagination pour transcrire des expériences ou des données scientifiques en jeux.
Plan du collège en main, ce sont des visiteurs actifs qui étaient accueillis, puisqu’ils devenaient le cobaye d’expériences toutes ludiques de la soixantaine de stands qui l’attendaient : 26 élaborés par les élèves et enseignants du second degré, 15 du premier degré et 18 de la part des partenaires que sont l’ARS, Météo France, le Parc naturel Marin ou les Naturalistes.
Pas si facile de déclencher une explosion
Au sommet d’un promontoire, le four solaire fabriqué à partir d’une parabole, tentait de faire cuire des popcorns entre deux nuages, alors qu’à ses côtés trônent deux « Héliotropes » conçus par le collège de Mtsamboro, qui ne volent pas leurs noms tirés du Dieu grec ‘soleil’ Helios puisqu’un miroir concentre les rayons du soleil sur une loupe qui brule et coupe une petite corde. Chacun son héliotrope et que le meilleur gagne !
Une salle abrite une chasse au trésor, cinq épreuves, cinq stands. Sur l’un d’entre eux sont posés des solides, du fer, du sable, du sucre, du sel et de l’aspirine, et cinq récipients de liquide, eau, javel, acide chlorhydrique, vinaigre et même du sang de rat. Une seule combinaison permettra de déclencher une explosion devant une flamme, laquelle ? Chaussés de lunette, les élèves de l’école Tsoundzou 2 tergiversent… “Il faut oser essayer!”, incite l’enseignant…. Tout le défi de la science.
Un peu plus loin, c’est le jeu des bâtonnets style Fort Boyard, où il ne faut pas être se retrouver devant le dernier bâton. A ce petit jeu, Lova est imbattable et défi concentrée, enseignants et élèves.
Contamination
Nous retrouvons M. Giraud, DASEN, adjoint de la vice-recteur, et Didier Cauret, le principal du collège de Chiconi, au stand du dépistage du Sida, que les lycéens de première S de Younoussa Bamana étaient parvenus à rendre ludique, chacun une pipette remplie d’eau en main, mélange son contenu avec celle de sa voisine ou de son voisin, figurant les couples d’un jour qui devront tester leur union : un réactif colore en rose ceux qui sont atteints du virus VIH. « Avec toutes les filles que j’ai eues, je ne suis même pas contaminé ! », s’écrie avec humour un Don Juan.
La science, c’est aussi la biologie et l’étude des tortues : d’ailleurs, toute une salle est consacrée à la scène d’un crime, celle d’une tortue. Balisée comme s’il s’agissait d’une investigation de la CIA, les élèves, plumeaux et règles rafistolées, en main, tentent de remonter jusqu’au coupable : l’homme et son braconnage, le crabe et ses pinces redoutables et le corbeau-pie qui s’attaquent aux œufs, ou le chien ?
Quant aux partenaires, l’ARS propose la découverte d’œufs de moustique au télescope, ou le piégeage des adultes dans un sac lumineux, alors que Météo France expose le risque cyclonique, et un vieux barographe pour mesurer la pression, « et on peut aller plus loin dans le temps, puisqu’autrefois on mesurait le taux d’humidité par la dilatation des cheveux blonds », relate Bertrand Laviec, directeur de l’antenne locale de Météo France.
Les meilleurs stands étaient ensuite récompensés, avant le démontage général autour d’un apéritif.
Les Jeux sont fait et tout va pour le mieux à Chiconi.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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