L’INSEE dévoile son étude sur les couples dans notre département, avec des enseignements sur les couples mixtes ou les écarts d’âge entre les conjoints. Et des surprises : par exemple, les femmes de plus de 30 ans sont moins en couple que dans le reste de la France.
«C’est un sujet plus léger que d’habitude mais nous avons de vrais messages qui ressortent de la publication», explique d’emblée Jamel Mekkaoui, le responsable de l’INSEE à Mayotte. Dans cette étude, on apprend d’abord qu’avec 31.200 couples, la moitié des Mahorais de plus de 14 ans déclarent vivre en couple, qu’ils soient mariés ou non. Les hommes sont plus en couple que les femmes.
On trouve 4 grands volets dans cette étude établie à partir des chiffres du recensement de la population de 2012. A Mayotte, les femmes se mettent en couple plus tôt qu’ailleurs en France. Entre 14 et 19 ans, elles sont déjà 7% à ne plus être célibataires (2% en France) et 41% à vivre en couple entre 20 et 24 ans (33% ailleurs en France). Mais ensuite, un phénomène particulier se met en place. Après 30 ans et plus encore après 45 ans, elles sont bien moins nombreuses à être en couple que dans le reste de la France.
«Cela signifie qu’il y a beaucoup de ruptures et peut-être qu’il est difficile pour une femme, plus elle est âgée, de se remettre en couple. C’est un schéma assez original», explique Jamel Mekkaoui.
6 ans d’écart entre les conjoints
L’étude s’est ensuite penchée sur les écarts d’âge entre les conjoints. Il est de 6 ans en moyenne à Mayotte contre 2,5 ans ailleurs en France. Dans 3 couples sur 4, l’homme est plus âgé que sa conjointe et encore plus quand il vieillit : les hommes de plus de 60 ans sont 38% à vivre avec des femmes qui sont au moins 15 ans plus jeunes qu’eux.
Au total, dans 14% des couples de Mayotte, l’écart d’âge est de plus de 15 ans, c’est 7 fois plus que dans toute la France.
Un tiers de couples mixtes
Un 3e volet de l’étude est également instructif, il porte sur la mixité des couples. La répartition se fait, plus ou moins, en trois tiers : dans 37% des couples, les deux conjoints sont natifs de France et plus précisément dans 29%, les deux sont natifs de Mayotte.
Pour 32% des couples, les conjoints sont tous les deux nés à l’étranger, essentiellement aux Comores (28,8%).
Les couples mixtes, avec un natif en France et un natif à l’étranger, concernent 32% des couples. Plus précisément, un couple sur cinq est constitué d’un homme né en France et d’une femme née à l’étranger.
Avoir des enfants très jeunes
Enfin, «à Mayotte, la vie en couple s’accompagne le plus souvent de l’arrivée d’un enfant», relève Jamel Mekkaoui. Et même les jeunes couples sont concernés : les couples âgés de 20 à 25 sont déjà 80% à avoir au moins un enfant. «C’est à l’opposé de ce qui se passe ailleurs en France où le modèle majoritaire chez les jeunes couples est de ne pas avoir d’enfant tout de suite».
Dans notre département, seuls 16% des couples sont sans enfant à charge (50% ailleurs en France).
«A Mayotte, on sent qu’on a des parcours de vie qui sont très différents de ce que l’on observe ailleurs. La future étude ‘migration, famille et vieillissement’ permettra de connaître encore bien plus précisément les phénomènes à l’œuvre dans la société mahoraise», conclut Jamel Mekkaoui qui espère que des sociologues s’empareront de ces travaux pour proposer des études plus approfondies sur Mayotte.
Même si les recensements de la population existent à Mayotte depuis 1958, c’est la première fois que l’on en extrait autant d’études spécifiques sur notre territoire. On peut ainsi mettre toujours plus de données chiffrées sur les différents ressentis que nous pouvons tous avoir.
RR
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