REVUE DE PRESSE. Les fortes pluies de ces derniers jours ne concernent pas que Mayotte. L’Express de Madagascar suit avec attention l’évolution dans le nord de la Grande Île, craignant des inondations souvent meurtrières dans le pays.
Hier dimanche, le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC) a fait un nouveau point, comme c’est le cas régulièrement depuis le passage des premières fortes pluies les 18 et 20 janvier derniers. Le bilan fait état de 6 décès, 32 blessés et 31.208 sinistrés, essentiellement dans la région de Majunga.
A l’heure actuelle, la situation semble stable, «les rivières montent, mais n’ont pas encore envahi les villages», rapporte le journal mais «la situation pourrait de nouveau devenir catastrophique pour les zones touchées par la dernière zone de convergence inter-tropicale».
En réalité, c’est une très grande partie de l’océan Indien qui est concernée par une météo compliquée. L’info.re rappelle que Maurice et Rodrigue sont frappées par des vagues de plus 3 mètres et sont sur le coup d’un avis de forte houle… Mais ce n’est rien à côté de ce qui attend les côtes australiennes. Dans le sud-est de l’océan Indien, la tempête tropicale Stan s’apprête à frapper les terres et ainsi lancer la saison cyclonique dans cette région-là.
Près de 400.000 malgaches en insécurité alimentaire
Beaucoup d’eau, beaucoup de vent… et pourtant, nos confrères de RFI rappellent que sécheresse et pénurie alimentaire frappent en ce moment en Afrique de l’Est et même à Madagascar.
«Quatorze millions de personnes pourraient manquer de nourriture en 2016 en Afrique australe suite à la grave sécheresse qui affecte les récoltes de la région depuis plusieurs mois», précise la radio internationale reprenant un communiqué de l’ONU publié ce lundi. «Le phénomène climatique El Niño est le grand responsable de ce drame en cours. La Corne de l’Afrique, et notamment l’Ethiopie, mais aussi le sud du continent et Madagascar sont touchés».
Si le nord de la Grande Île est en alerte rouge en raison des fortes pluies, «l’absence de pluie dans le sud est inquiétante. En raison de la sécheresse, un million de personnes subiraient le «kere», littéralement «la faim» en malgache, une situation d’insécurité alimentaire. Parmi elles, 390.000 personnes seraient en insécurité alimentaire sévère», explique RFI.
Pour le sud malgache, il s’agit en effet de la 4e année de sécheresse alors que plusieurs solutions sont apportées par les ONG sur le terrain, en particulier la construction et la réhabilitation des réservoirs d’eau ou encore des plantations de semences plus résistantes à la sécheresse.
Climat et sacs plastiques
C’est dans ce contexte que s’achève à Moroni, le 4e «forum régional sur le climat», raconte Al Watwan, pour faire de la météo, «un outil de planification et d’aide à la décision».
Selon Al Watwan, «l’objectif poursuivi est de favoriser les échanges entre experts du climat, produire des prévisions climatiques saisonnières consensuelles valables (…) et faciliter l’application de ces prévisions pour la gestion des risques de catastrophes (…) face aux changements climatiques.»
Mais le climat n’est pas le seul sujet à la Une de l’actualité comorienne. Ces jours-ci, on parle aussi de protection de l’environnement et en particulier des sacs plastiques. «Mohamed Daoud, le maire de la capitale Moroni, avait indiqué dès sa prise de fonction en avril dernier que l’écologie serait l’une de ses priorités. C’est dans ce cadre qu’il avait annoncé la fin de l’utilisation des sacs en plastique pour janvier 2016. Pourtant, l’arrêté municipal qui formalise ce décret fait quelque peu grincer des dents», racontent nos confrères de RFI.
Huit mois après sa promulgation, «les commerçants expliquent avoir été pris de court», rapporte la radio, alors que, face aux journalistes, certains affirment craindre une fermeture pour non-respect de cette disposition. Bref, «l’interdiction des sacs en plastique se fait au forceps» alors que «Mohamed Daoud s’était engagé à fournir des sacs biodégradables avant d’exiger quoi que ce soit des commerçants»… Mais loi ou pas, les sachets continuent tout de même d’être largement distribués avec plus ou moins de discrétion… La protection des rivières et des océans peut probablement encore attendre.
RR
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