C’est en voulant offrir aux Outre-mer un évènement qui leur permette de mettre en avant leur gastronomie que Babette de Rozières a imaginé le Salon de la Gastronomie des Outre-mer dont c’était cette année la 2ème édition. Et le Trophée qui porte son nom.
Sur l’espace Chef du Salon, trois pointures attendaient les candidats ultramarins ce dimanche : Marcel Lesoille, quintuple Champion du monde d’ouverture d’huîtres et organisateur de nombreux concours de haute volée, Pierre Grange, Chef de cuisine du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt et le Maître Restaurateur, et Pierre Negrevergne (Restaurant Terrasse Mirabeau à Paris).
Ils étaient 8 à s’affronter, et pour cette deuxième participation, le lycée de Kawéni avait envoyé 3 des ses meilleurs éléments, Anisse Houmadi (BTS), Ismaël Mohamed et Faissoil Arbou (Mise à niveau de BTS). Ce dernier connaissait les lieux pour avoir atteint les quarts de finale l’année dernière. Les autres candidats étaient originaires de Guyane, de La Réunion et de Saint-Pierre et Miquelon.
Volaille, gambas et haddock
Pour la finale du Trophée, ces dimanche 14 et lundi 15 février, les apprentis cuisiniers devaient composer un plat autour d’un morceau de volaille avec des paniers surprise dévoilés au dernier moment : des gambas, du haddock fumé… le manioc prévu n’ayant pas été livré.
L’assiette à l’appétissante géométrie de Faissoil Arbou n’aura été appréciée qu’en deuxième position, contre celle plus hétérogène du Saint-Pierrais Fabien Disnard qui remportait donc le concours, sous les encouragements de la nouvelle ministre de la fonction publique, Annick Girardin, ancienne députée de Saint-Pierre et Miquelon. Pas de stand du CDTM par contre au Salon de la Gastronomie des Outre-mer.
Il faut savoir que Faissoil Arbou avait terminé 4ème du Trophée du meilleur espoir en cuisine de l’Océan Indien l’année dernière à La Réunion. Un parcours prometteur pour celui que nous avions rencontré à l’issue de sa participation au 1er Trophée Babette de Rozières, « c’est une aventure en équipe », insistait-il en mettant en valeur son professeur Patrick Grondin.
Il découvre la cuisine à 4 ans
Originaire d’Acoua, il a découvert la cuisine à 4 ans, et a décidé d’en faire son métier. Ayant décroché une mention avec son bac pro cuisine l’année dernière, il est admis en remise à niveau de BTS pour poursuivre ses études. Il avait effectué un stage en 2014 au restaurant « La Rotonde » du Domaine du Lyon vert.
Trois ambassadeurs de Mayotte qui ont porté mieux que les couleurs de l’île, l’image d’une jeunesse volontaire et pleine d’ambition. Pour ancrer ces prédispositions, le lycée de Kawéni se prépare à organiser un concours interne du meilleur cuisinier, du meilleur serveur et du meilleur pâtissier. Verra-t-on un jour les villages s’affronter sur le domaine culinaire de la meilleure gambas en sauce ?…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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