Pour les non grévistes, l’arrêt du ramassage ne se justifiait pas, « nous avons une mission déléguée par le conseil départemental, on ne peut pas pénaliser les élèves et risquer la pose de barrages », commente Carla Baltus, PDG de Carla Baltus transports, qui n’est pas plus sereine pour autant, « nos chauffeurs risquent en permanence d’être agressés et blessés.
Comme le directeur Nicolas Rupert nous l’avait annoncé, Matis a « limité la casse », c’est à dire œuvré pour que les scolaires soient ramassés malgré les 45 véhicules immobilisés par la grève. En sortant de la préfecture, où ils étaient reçus par la directrice de cabinet du préfet, les agents grévistes étaient mitigés : « Ce ne sont que des promesses verbales, mais nous allons malgré tout suspendre notre mouvement », indique au JDM Ali Siaka, FO transports et Logistiques.
Le pouvoir de verbaliser
Sur le premier point, le renforcement des effectifs sur les lignes de ramassage, préfecture et conseil départemental se sont mis d’accord pour un recrutement de médiateurs supplémentaires, « mais ils ne savent pas encore sous quelle forme. » Ils pourraient piocher dans le dispositif CUI (Contrat unique d’insertion), à cofinancement Etat-département.
Un plan global de sécurité dans les transports pourrait être élaboré, « avec une sécurisation des lieux comme la rocade en zone urbaine par les polices nationale et municipales, et en zone rurale par la gendarmerie. On demande aussi le concours des mairies », explique le syndicaliste.
Il a beaucoup été question des deux articles de loi des 18 juin 1999 et 15 avril 1999, portant diverses mesures relatives à la sécurité routière et aux infractions sur les agents des exploitants de réseau de transport. « Nous demandons que chauffeur ou contrôleurs puissent verbaliser les individus fauteurs de troubles. La loi ne nous le permet pas actuellement, et nous nous contentons de faire du social. Mais on en voit les limites… »
Les salariés de Matis attendent les comptes rendus de la réunion de la matinée, avec des actes marquants, pour que les chauffeurs puissent exercer leur métier sans craindre une agression.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.