Les jeunes ciblés ne sont pas très «éloignés du marché de l’emploi». En d’autres termes, ce ne sont pas des décrocheurs, certains sont même plutôt accrocheurs. Sur 20, deux d’entre eux ont en effet déjà trouvé un emploi.
Et c’était justement le sujet de la formation de 4 mois d’accompagnement renforcé pour leur faciliter l’accès au marché du travail et à l’emploi : « Nous avons mis notamment l’accent sur la rédaction de CV et de lettres de motivation, tout en les incitant à aller au contact des professionnels, notamment par le biais d’une enquête de métier, qui débouchait souvent sur un stage en entreprise », explique Farida Charifou, Chargée de projet et formatrice.
Les jeunes sont envoyés par Pôle emploi ou la Mission locale, et seront suivis pendant 6 mois par Aloalo, soit de leur propre initiative, « soit lors de nos contacts tous les 3 mois. » Quasiment tous ont le niveau Bac professionnel ou CAP, et si la nationalité française n’est pas indispensable, une carte de séjour valide sur l’ensemble de la formation est indispensable.
Rémunération tardive
Les stagiaires étaient présents ce mercredi matin pour une remise de diplômes, des mains même de la conseillère départementale de Mamoudzou 3, en charge de la formation professionnelles au conseil départemental, Mariame Saïd Abdallah : « Répondre à un appel à projet lancé par l’Etat pour le fonds IEJ est une manière pour le conseil départemental d’épauler sa jeunesse en grande difficulté à Mayotte. »
Des jeunes bénéficient désormais de la récente réévaluation de la rémunération des stagiaires, censé les soulager dans leurs déplacements, mais pas encore tout à fait au point du côté du département : « Nous ne sommes pas à jour pour des problèmes internes au conseil départemental, mais vous allez recevoir les deux mois manquants », rassurait Jean-Pierre Salinière, DGS du conseil départemental qui s’était déplacé pour encourager les jeunes.
Le petit plus de cette formation, est annoncé par Laurence Alsaté-Montagne, la directrice pédagogique de Aloalao : « Nous leur avons proposé de passer le diplôme de Sauveteur-secouriste du travail et le certificat Voltaire de compétence en orthographe. »
Ça bloque à la Mission locale
Des diplômes remis à des stagiaires en grande majorité féminines puisque 3 garçons seulement en ont bénéficié. L’une d’entre elle a décroché un emploi, « un emploi aidé à l’accueil du service Jeunesse et sport du conseil départemental », se réjouit-elle.
Youssouf Nadhira elle, a moins de chance : « J’ai déposé mon dossier pour un stage BAFA à la Mission locale de Petite Terre, mais il me disent qu’ils ne le retrouvent pas. J’ai besoin de ce stage pourtant pour être animatrice, le métier que je veux exercer. » Aucun doute sur le suivi que pourra lui apporter Aloalo qui pourra peut-être dénouer les méandres de la Mission locale. Une structure dont le rôle doit tourner autour de la recherche d’emploi pour ses inscrits, mais qui peine à les adresser aux organismes de formation professionnelle.
Une deuxième formation IEJ est en cours à Aloalo, « qui concerne des jeunes plus éloignés de l’emploi, qui sont en décrochage scolaire, de niveau 5ème. Il sera dispensé dans notre deuxième centre de Mzouazia au sud, qui nous permet de toucher au plus prés les jeunes ciblés, habitants Bouéni, Kani Keli et Chirongui », annonce Farida Charifou.
La plupart ont déjà émis des candidatures spontanées, « nous n’avons pas encore de réponse », certains poursuivent en formation, « pour m’inscrire ensuite en BTS informatique », vise Toibourane. Rien n’est encore gagné, mais ils ont retrouvé la volonté de s’en sortir.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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