Ils étaient pourtant extrêmement prudents. Trois Italiens ont arpenté pendant plusieurs semaines les villes et les villages de Mayotte. Sur Grande comme Petite Terre, ils faisaient du porte-à-porte, pour vendre toute sorte de matériels importés d’Asie et particulièrement de Chine. Lors de cette vente ambulante, ils proposaient de beaux smartphones, à écrans très plats, de très bonne qualité. Ils vendaient aussi du matériel de cuisine et des casseroles qui, elles, étaient de bien moins bonne facture… Leurs clients s’en sont d’ailleurs plaints.
Ces trois Napolitains logeaient à l’hôtel et se montraient très discrets. Ils étaient particulièrement attentifs à ne pas être suivis et à tenter de garder les lieux de stockage de leur marchandise absolument secrets. Mais voilà… La gendarmerie était sur le coup. Car si ces hommes déclaraient leurs marchandises aux douanes à leur arrivée à Mayotte, le reste de leurs activités était parfaitement clandestines.
Impossible de trouver la moindre trace de déclaration de leur société ou d’éventuelles cotisations sociales… Ils étaient donc à la tête de ce qu’on appelle, dans le langage courant, des sociétés fantômes.
Des activités très vastes
Vendredi dernier, le 18 mars, les gendarmes de la brigade et de la section de recherches de Pamandzi ont mis un terme à leur petit commerce en allant les cueillir au motif de «travail illégal par dissimulation d’activité».
En plus des trois hommes, les gendarmes ont découvert dans leur gîte pas moins de 300 téléphones, des tampons pour les fameuses sociétés non déclarées, de nombreux documents mais aussi 9 sacs à main… Car les produits qu’ils proposaient, étaient probablement bien plus nombreux que ce qu’ont pu découvrir les enquêteurs.
Des mandats envoyés en Italie
Autre saisie, de l’argent liquide : ce sont quelque 3.600 euros qu’ont trouvé les gendarmes dans les chambres des vendeurs. Car l’activité était fort lucrative. Rien que pour les téléphones, les modèles achetés à très bas prix en Asie étaient vendus au minimum à 150 euros à leurs clients Mahorais et ils étaient nombreux car à ce prix, eux aussi faisaient une affaire. Ce type de portable est en effet généralement vendu entre 400 et 600 euros à Mayotte.
Ces Italiens prudents, l’étaient enfin dans les sommes importantes qu’ils manipulaient. Très régulièrement, ils envoyaient des mandats à Naples pour faire sortir leurs bénéfices de Mayotte. Les 3.600 euros saisis ne seraient donc qu’une toute petite partie de ce que leur a rapporté leur séjour à Mayotte.
Après le porte-à-porte, ils vont donc découvrir la joie d’argumenter à la barre. A l’issue de leur garde à vue, ils ont été convoqués devant le tribunal correctionnel le 27 juillet prochain. C’est, a priori, la première fois qu’ils se font coincer. Ils auraient portant déjà officié aux Antilles et même peut-être à La Réunion… Mais leur tour de l’Outre-mer français est peut-être terminé.
RR
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