Les cadis de Mayotte, ancien juges de paix islamiques, rappellent dans une Déclaration du Grand-cadi en réaction aux émeutes, qu’ils avaient organisé il y a quelques semaines une Journée d’alerte à l’explosion sociale. On peut dire que les faits qui se sont déroulés à Doujani et Mtsapéré ce week-end répondent à cette inquiétude. Très peu d’élus étaient pourtant présents à cette Journée. Ce n’est donc pas pour rien qu’ils sollicitent l’Etat pour l’organisation d’Assises sur l’insécurité, les violences et la montée de la délinquance à Mayotte.
Les analyses qui ont découlé de cette journée n’ont jamais été retenues, il faut “s’atteler à trouver les solutions d’immédiateté”, indique le grand-cadi dans un communiqué.Et parmi les fautifs, ils pointent, parents, autorités et politiques : “Le désemparement généralisé qui touche les autorités de décision dans notre île est un signe parlant de la sous-estimation de leur part du phénomène grandissant de l’insécurité attisée par les attaques d’une jeunesse mineure exaspérée par un abandon flagrant de l’éducation par certains parents et d’un manque criard des moyens, de structures adaptées et d’absence de politique publique adaptée.”
Les cadis saluent l’esprit responsable des habitants de ces lieux qui ont initié des rencontres avec les jeunes pour trouver des solutions d’accalmie, “mais ce qu’il faut c’est des vraies solutions définitives assorties d’engagements forts en exécution. J’appelle à des assises sur la sécurité du département de Mayotte. Je demande au Préfet, au Président du Département et au Président des Maires de les organiser le plus rapidement. Toutes les couches sociales de notre société devront être représentées.”
Mais le Grand-cadi souhaite commencer à faire de la prévention, et demande des moyens de déplacement “pour que je commence, avec mon personnel et mon porte-parole, à sillonner l’île pour calmer les esprits et installer un environnement favorable aux échanges.”
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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