«Madagascar toujours classé pays sensible». L’Express de la Grande Île rend compte du classement 2016 de Reporters sans frontières (RSF) se félicitant que le pays avance de 8 places dans ce classement mondial sur la liberté de la presse. Mais le journal insiste sur l’aspect «mi-figue, mi-raisin» de l’étude, qui pourrait s’appliquer à toute la région.
«Classé 64e en 2015, le pays se place à la 56e position en 2016», une note positive qui ne parvient pas à faire oublier que le pays «figure toujours parmi les États où le problème de la presse reste sensible.»
Autour de nous, les Comores est le pays le mieux classé (50e) suivi de Maurice (61e) et des Seychelles loin derrière (92e). Nos voisins du continent affichent des situations variées: une bonne 39e place pour l’Afrique du Sud et des résultats nettement moins favorables pour la Tanzanie (71e), le Mozambique (87e) et le Kenya (95e).
Le classement 2016 publié par RSF fait état d’une «dégradation» mondiale de la liberté de presse lié à des raisons politiques et sécuritaires. L’Express de Madagascar note que le «délit de presse» est toujours pénalement répréhensible dans le pays où un «nouveau code de la communication» est attendu avec une dépénalisation de ces délits à la clé.
Présidentielle aux Comores, suite
«Mohamed Ali Soilihi et Azali Assoumani ont déposé des recours», annonce RFI. Les deux camps pointent des problèmes dans plusieurs bureaux de vote, notamment à Anjouan.
«Les candidats à la présidence et aux postes de gouverneurs aux Comores avaient jusqu’à ce mercredi 20 avril minuit pour déposer des recours. La commission électorale a annoncé la semaine dernière l’élection d’Azali Assoumani avec 40,98% des voix, juste devant le vice-président sortant Mohamed Ali Soilihi, qui a obtenu 39,87% des suffrages», rappelle la radio internationale.
«Le président élu, Azali Assoumani, réclame l’annulation de onze bureaux de vote, la plupart sur l’île d’Anjouan», alors que Mohamed Ali Soilihi «demande l’annulation de 34 bureaux de vote en tout: sur l’île d’Anjouan à cause de violences, sur l’île de Mohéli et dans la capitale Moroni car la même signature aurait été repérée sur plusieurs procès-verbaux, parfois en tant que membre du bureau de vote, parfois en tant que représentant d’un candidat.»
La Cour constitutionnelle a dix jours pour se prononcer sur ces recours et proclamer les résultats définitifs des élections du 10 avril.
Ces derniers jours, Mohamed Ali Soilihi a promis «la victoire à ses sympathisants», indiquait la Gazette des Comores malgré des résultats provisoires défavorables. Le ministre de l’Intérieur a, pour sa part, appelé au calme.
Des politiques corrompus et incompétents?
Dans l’actualité politique, le nouveau gouvernement malgache d’Olivier Mahafaly dans le viseur de la presse: «Un ministre a payé 1,5 milliard» (plus de 82.000 euros) s’indigne Midi Madagasikara.
«Des langues se délient et tendent à confirmer que certains ministres ont payé une grosse somme d’argent pour pouvoir entrer dans le nouveau gouvernement. (…) La conclusion est vite faite: ce membre du gouvernement va tout faire à la tête de son département pour récupérer son argent.»
RFI note aussi que «les politiciens du pays mettent en colère la société civile». Au-delà des soupçons de corruption, plusieurs organisations critiquent «le faible niveau des politiciens du pays. Alors que la crise économique perdure et que neuf personnes sur dix vivent avec moins de 1,5 euro par jour, rien n’est fait pour réellement venir en aide au peuple. Elles accusent les politiciens de vouloir s’enrichir et préparer leur réélection.»
Et pendant ce temps, La Tribune déplore une “reprise des kidnappings”…
Diplomatie et économie
Sachez également que la Turquie est «de plus en plus présente» à Mada, note La Tribune. L’ambassadeur a remis au président une «lettre d’invitation émanant pour une participation au ‘Sommet Humanitaire mondial’ qui aura lieu fin Mai en Turquie». Il a également été question de coopération avec une «semaine de la Turquie» dans la Grande île avec la visite d’une délégation de 45 hommes d’affaires à partir d’aujourd’hui jeudi.
Dans la région également, «la Chine et la Tanzanie s’engagent à renforcer les échanges entre leurs partis au pouvoir», annoncent des sites d’information chinois, tandis qu’au Mozambique, le FMI «suspend son aide pour dissimulation de dette», explique Jeune Afrique.
Jeunesse explosive
Pour finir, en Afrique du Sud, «un rapport dresse un portrait alarmant de la jeunesse», indique RFI.
«Les défis sont particulièrement élevés pour la jeunesse noire du pays. Moins éduquée, durement touchée par le chômage et confrontée à la violence et à la pauvreté, celle-ci se trouve dans une situation qui a tout d’explosive.»
La radio explique que le pays «n’a pas réussi à exploiter le potentiel de ses jeunes qui représentent 36% de la population» alors qu’ils «pourraient pourtant être une chance pour l’économie du pays».
L’étude «doit interpeller les décideurs politiques alors même que l’Afrique du Sud commémore cette année les 40 ans de la révolte des étudiants de Soweto».
RR
www.jdm2021.alter6.com
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