Des moyens supplémentaires pour des projets innovants. Le premier comité de suivi du Programme Interreg “Océan Indien” s’est tenu à La Réunion et il a consacré l’augmentation des budgets pour aider au développement de la zone. C’est une enveloppe de 63 millions d’euros qui a été débloquée par l’Union Européenne.
Ce mercredi, le président de la Région Réunion Didier Robert a reçu les délégations de 11 pays de la zone pour participer au 5e programme opérationnel (PO) Interreg 2014-2020. Un événement organisé par la Région s’inscrivant dans la continuité des négociations au sein de la Commission de l’océan Indien (COI).
Cette fois Didier Robert était aux commandes diplomatiques pour rendre effectif un programme mûri depuis des années, depuis l’intégration de La Réunion dans la COI, en 1986. Une expérience qu’il souhaite reconduire au nom du droit à l’expérimentation prévu à l’article 72 de la Constitution et qui fait actuellement l’objet de négociations avec le gouvernement.
À cette occasion, le président de Région a invité «tous les commensaux», terme sarcastique utilisé par un fin observateur pour désigner les nombreux porteurs de projets en attente de financements.
Des actions concrètes
Derrière l’appellation barbare du «PO Interreg» se trouve un véritable plan d’actions concrètes de coopération entre La Réunion-Mayotte, les îles de la zone (Madagascar, Maurice, Les Seychelles) et, fait nouveau, des pays tiers comme l’Inde ou la Tanzanie. Didier Robert et Lena Anderson Pench, la directrice générale de la politique régionale urbaine pour la Commission européenne, ont seulement déploré que l’Afrique du Sud et le Sri Lanka ne soient pas encore des parties prenantes au sein de cette instance.
Fait marquant du raout: L’Europe a décidé de revoir son enveloppe à la hausse de près de 80 %. Elle sera portée pour la période 2014-2020 à hauteur de 63 millions d’euros. Un gage de confiance envers La Réunion, autorité de gestion de ces fonds. «Il faut envoyer un signal fort. Fini la réflexion!» a insisté l’émissaire de la Commission.
Erasmus, Recherche et Innovation
Cinq axes prioritaires ont été retenus. L’essentiel de l’enveloppe (44% des 63 millions) sera consacré à la Recherche et l’Innovation. Des projets consacrés à la santé et à la sécurité alimentaire seront financés par cette voie dont la création d’un pôle de protection des plantes.
Autre axe de coopération partagé et fortement poussé par Didier Robert: l’internationalisation et la sécurisation des économies et notamment le développement de la mise en réseau des entreprises. Près de 20% du budget y sera consacré. Le même montant sera accordé à la Formation et la mobilité internationale. Objectif: accroître le niveau de compétences. Tous les États sont prêts à lancer un programme d’échanges universitaires Erasmus O.I., avec des bourses et des billets d’avion financés.
La gestion des risques climatiques et la valorisation de l’identité culturelle et du patrimoine donneront aussi lieu à un soutien financier conséquent (17% pour ces deux axes). Le programme des Volontaires de la Solidarité Internationale (VSI) sera également développé.
Attractivité
Afin d’améliorer leur compétitivité et leur attractivité, Didier Robert a convié ses hôtes à prendre davantage en mains leur destin commun avec le soutien de l’Europe et de la France, tout en rappelant à ses financeurs son aspiration à s’émanciper des logiques verticales, «postcoloniales», pour privilégier un plan de développement solidaire à l’échelle de la zone océan Indien, en s’appuyant sur les territoires où les taux de croissance économique sont largement supérieurs à ceux enregistrés dans la zone euro.
À noter que les accords de partenariats économiques n’étaient pas au menu des échanges d’hier mais le sujet est en cours de maturation. Didier Robert a également relancé l’idée de la création d’une compagnie aérienne low-cost océan Indien, un sujet qui semble devenir un véritable serpent des airs !
RR, le JDM
avec le JIR
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