Il y a les grévistes, ceux qui ont choisi de défendre les intérêts des salariés qui les ont élus. La rémunération des jours « grévés » est d’ailleurs bien souvent l’enjeu des négociations de protocole de sortie de conflit. Et puis il y a les autres. Ceux là ont trouvé sur leur passage, de Combani à Dzoumogné, de Sada à Doujani, de multiples barrages lors des dernières grèves.
Ils n’ont donc pas pu se rendre sur leur lieu de travail. « Nous appliquons donc la règle du ‘service non fait’, nous n’avons pas à payer les agents, bien qu’en réalité, chaque administration les interroge individuellement », explique Monique Grimaldi, directrice de la Dieccte. Les grévistes entrent alors sous le coup du prélèvement d’un trentième par jour d’absence, contrairement à ceux qui peuvent se justifier, par exemple avec un congé maladie.
Du saute-barrages
« La difficulté se pose lorsque l’un d’entre eux est bloqué, notamment par un barrage. Ce n’est ni de sa faute, ni de celle de l’administration, et il pose généralement un jour de congé. » Mais, lors des dernières grèves, cette administration a adopté ses propres mesures : « Nous avons décidé que même avec 2 ou 3 heures de retard, il n’y aurait pas de retenue sur salaire. Mais chaque employeur est souverain. »
Et la Dieccte n’est pas la seule comme l’explique un autre service décentralisé de l’Etat : « nous étudions de toute façon chaque situation au cas par cas, nous restons ouverts. Et nous avons adopté cette solution de l’acceptation du retard qui incite en plus l’agent à venir à son poste de travail.” Une décision qui permet à ceux qui s’étaient levés aux aurores, avant de devoir abandonner leur voiture pour faire du saute-barrages à pieds-joints, d’être récompensés de leurs efforts.
D’autres, pour la plupart des catégories A, ont travaillé à la maison, « un télétravail qui permet d’avancer malgré les blocages de circulation », encourage Monique Grimaldi.
Quant au secteur privé, le JDM avait rappelé que la décision revenait au chef d’entreprise, certains ayant annoncé un recours au chômage partiel, d’autres ayant du fermer quelques jours, faute de salariés.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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