A l’initiative de la COOPADEM (la coopérative des éleveurs mahorais qui compte 800 membres), les agriculteurs de Mayotte se sont donnés rendez-vous samedi 7 mai à Mroalé pour échanger avec le public sur leurs produits et les proposer à la vente, le tout dans une ambiance festive, avec démonstrations de danses traditionnelles et animations diverses.
« Simple, sympa et efficace »
Pendant que les parents faisaient leurs emplettes et discutaient produits locaux avec les agriculteurs mahorais, les enfants ont pu approché vaches, taureaux, moutons et poules. Une vingtaine d’exposants, éleveurs mais également maraîchers et fournisseurs de matériel agricole, occupaient le terre-plein du village de Mroalé et avaient déjà reçu, à midi, plus de 500 visiteurs. Des élus tels que le maire de Tsingoni, le sénateur Thani Mohamed Soilihi ou encore des représentants de la DAAF avaient également fait le déplacement pour participer à la fête et encourager les producteurs locaux.
« Cette manifestation est d’abord née de la frustration de ne pas pouvoir montrer des animaux lors de la dernière fête agricole de Mayotte », explique Denis Nole, directeur de la COOPADEM (les animaux n’avaient pas pu être transportés à la 3ème foire agricole de Mayotte en novembre dernier, en raison de la grève générale, ndlr). « L’idée est d’organiser un rassemblement où les agriculteurs puissent présenter leurs produits. On a fait simple, sympa et efficace », se félicite le directeur de la COOPADEM.
Et ça marche. Un des producteurs de la COMAVI (coopérative mahoraise d’aviculture) est ravi de l’expérience : « Cet événement nous offre une vraie visibilité et on peut valoriser nos produits auprès de nos clients. Le contact est direct entre le producteur et le consommateur. Ce n’est pas une opération financière, on vend au même prix qu’au supermarché. Mais ici, le client peut nous poser des questions ». Et des questions, ce producteur en a eu : Combien d’œufs pond une poule ? Pourquoi les boîtes d’œufs sont en carton ? Autant d’interrogations du consommateur qui méritent des réponses.
Des projets en réserve pour la COOPADEM
Au regard du succès de ce premier comice, la COOPADEM envisage de réitérer l’initiative l’année prochaine. Et, en attendant, cette coopérative entend travailler sur des projets de développement de l’agriculture locale tels que la création d’un abattoir (opérationnel à l’horizon 2018), ou encore la production de lait local.
Cependant, ce développement a besoin d’être soutenu et Denis Cole tire la sonnette d’alarme : « C’est très bien, ces fonds européens. Mais on est en mai 2016 et on n’a pas encore touché le quart de ce qu’on a dépensé en 2015 », alerte le directeur de la COOPADEM, mettant en cause la lourdeur administrative de traitement des dossiers et les défauts de trésorerie des agriculteurs. « Comment fait-on pour vivre ? On va finir par mourir », prévient-il.
Si l’agriculture mahoraise doit encore relever de nombreux défis, elle connaît également de beaux succès comme l’a prouvé ce premier comice agricole.
OL
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