«L’information» est remontée jusqu’à Paris où la ministre de la fonction publique a été interrogée sur une prétendue vague de départs dans le corps enseignant, liée à l’insécurité. Ce mardi matin, la vice-recteur de Mayotte tient à «apporter une réponse» à cette rumeur en diffusant les chiffres dont elle dispose.
Dans un communiqué, elle indique que ce nombre de 750 «correspond à peu près au flux total des mutations 2016 des enseignants, c’est-à-dire des personnels sortant mais aussi entrant». Selon elle, «il est comparable à ce que l’on pouvait constater ces dernières années».
Dans le détail, elle indique que le vice-rectorat s’attend en réalité à 322 départs d’enseignants dont 71 départs à la retraite. Si l’insécurité est une des causes de ces mouvements, elle n’est pas la seule. Sont également évoqués «les mutations vers l’étranger ou d’autres DOM, le sentiment d’avoir ‘fait son temps’ à Mayotte, la poursuite de la scolarité d’un enfant dans le Supérieur, la réussite à un concours, les aléas de la vie personnelle»…
Les mouvements de départ comprennent également «une centaine environ de non prolongation de contrats de contractuels, si on fait une projection à partir des données antérieures».
Moins d’arrivées de titulaires
Dans l’autre sens, le vice-rectorat attend «356 arrivées d’enseignants».
Le communiqué précise qu’à «titre anecdotique, on peut relever que 16 enseignants ayant obtenu leur mutation à Mayotte demandent à l’annuler… tandis que 8, ne l’ayant pas obtenue, demandent à venir quand même en affectation provisoire».
Si la vice-recteur dément la rumeur, elle convient tout de même du «problème bien réel du manque d’attractivité du territoire, dû très certainement aux phénomènes d’insécurité et aux nouvelles conditions de séjour. Et s’il est faux de parler de fuite des personnels, il est juste de constater qu’il n’arrive plus autant de titulaires pour assurer les besoins d’enseignement.»
Trois fois plus de contractuels en 5 ans
Face à la démographie scolaire, 260 postes seront bien créés à la prochaine rentrée qu’il faudra pourvoir. «Il faudra donc faire appel à des contractuels dont le nombre a été multiplié par trois depuis 2011», précise la vice-recteur qui fait le bilan: «Sur les 5.300 enseignants, il y a actuellement 900 contractuels dans le 2nd degré et 500 dans le 1er. Leur formation et leur qualification sont une priorité du vice-rectorat afin de leur permettre de s’installer durablement sur le territoire et d’offrir le meilleur enseignement possible aux élèves. Le département de formation (DeFIE) œuvre dans ce sens et les résultats des différents concours nationaux en témoignent», précise-t-elle.
Elle conclut en soulignant l’«engagement et les efforts» des personnels, titulaires et contractuels» et assure «à toutes les familles que leurs enfants sont (la) priorité».
RR
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