L’une des affaires jugées ce mercredi en correctionnelle concernait une des entreprises de Théophane Narayanin, dit « Guito ». Lorsqu’on évoque son nom dans une salle d’audience, c’est habituellement sur l’affaire de la carrière de Kangani, au dessus de laquelle plane un jugement d’expulsion à son encontre.
Cette fois, c’est en tant que victime qu’il apparaît. Son commercial A.I. avait pour habitude d’expliquer aux clients que la société Hanuman-Industrie du Guito n’acceptait pas les chèques. Il les encaissait donc, et assurait reverser ensuite la somme en liquide sur les comptes de la société. Il n’en fit rien, ou alors pour partie, et ce sont 53.708 euros de trou que fait apparaître la comptabilité d’Hanuman-Industrie.
Services rendus… à lui-même
Un petit manège mis à jour par la réaction des clients lors des relances de factures. On s’aperçoit rapidement qu’il n’en est pas à son premier coup : « Il avait été condamné le 16 mai 2013 à 18 mois de prison avec sursis pour escroquerie toujours », rapporte le président du TGI Laurent Sabatier. Entretemps, l’homme quitte Mayotte pour Nantes, « où il localisé », et explique qu’il s’agit d’une cabale de son employeur.
« Il aime rendre service », attaquera caustique, le procureur Joël Garrigue, « mais si nous avons bien trace du dépôt des chèques, nous n’en avons pas des reversements en liquide. » Pour lui, il y a bien eu abus de confiance, et les manœuvres de A.I., remettant en cause ses avocats, « il jouait la montre », ne plaide pas en sa faveur. La société qu’il a créée en métropole a fait faillite, « il dit toucher le RSA, mais on peut détecter le mode de fonctionnement du parfait escroc. »
Les juges suivront le procureur sur la peine de 18 mois d’emprisonnement donc 12 avec sursis, avec mise à l’épreuve et interdiction d’exercer pendant 3 ans. Il devra en outre rembourser la somme détournée.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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