Des soins pour les “décasés”. Un médecin avait pris l’initiative de venir aux devants de personnes en mauvaise santé, hier sur la place de la République, pour apporter une première aide médicale. Ce jeudi, Médecins du Monde a dépêché une équipe sanitaire sur place : “Nous assurons une veille sanitaire en commençant par une mission d’évaluation”, explique Aurélien Roisin, Coordinateur général de Médecins du Monde Mayotte.
Médecins et infirmiers reçoivent depuis 7 heures ce matin ces patients dans une ambiance plus proche d’un camp de réfugiés dans un pays sous-développé, que dans un département français, fut-il hors norme. D’ailleurs, ce qui frappe, c’est l’odeur d’urine que l’on sent à certains endroits : “Ils campent là dans un état déplorable. Il n’y a pas de latrines et le risque épidémiologique est fort. L’Etat doit agir.”
Rien de tel en métropole
Un peu plus loin, assis sagement sur des nattes, plusieurs enfants écoutent les cours donnés par des bénévoles du Village d’Eva. Une jeune femme du comité organisateur du camp passe, “on aurait été en métropole, cela ne se serait pas passé comme ça!”
D’autre part, par mesure de sécurité, et pour le troisième jour, le marché couvert de Mamoudzou est resté fermé. Une délégation de commerçants devait être reçue en préfecture.
Avec le passage de la police de l’air et aux frontières (PAF) hier, 212 personnes ont été contrôlées et 22 d’entre elles en situation irrégulière interpellées sur la place de la République. Ce jeudi, on compte toujours entre 150 et 200 personnes encore installées aux abords du marché couvert. Les tensions augmentent alors que les craintes de nouveaux contrôles se font sentir.
Hier, lors du Conseil des ministres, le président de la République François Hollande a jugé “extrêmement préoccupante” la situation à Mayotte, a indiqué le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Le chef de l’Etat a également appelé à être “extrêmement vigilant”. «Il y a là, avec l’immigration qui vient des Comores, un sujet sur lequel le statu quo ne peut pas être accepté », a souligné Stéphane Le Foll, insistant: «C’est un sujet extrêmement brûlant sur lequel il va falloir que l’on prenne des dispositions.»
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.