La formation suivie par cette trentaine de jeunes pour se repositionner efficacement dans la recherche d’emploi, relève du dispositif européen IEJ (Initiative Emploi Jeune) auquel avait répondu Aloalo, comme prestataire du conseil départemental. Le cahier des charges impliquait un suivi des jeunes pendant 6 mois.
La Mission locale a commencé la matinée en détaillant quelques uns des dispositifs et aides à l’embauche à une douzaine de chefs d’entreprise, cahiers en main, prêts à noter : Emploi d’avenir, CUI-CIE, CUI-CIE Starter, CAE… il y a de quoi s’y perdre. Sans compter que certaines aides viennent au secours du public jeune en difficulté face au marché du travail, comme le Fonds pour l’insertion professionnelle des jeunes.
Au rez-de-chaussée des bâtiments d’Aloalo à Doujani, les jeunes écoutent les interventions de la police et de l’Ecole d’application maritime (EAM). L’objectif pour Eric Bellais, directeur de l’EAM, est de présenter les brevets correspondant approximativement au niveau des jeunes. Ce sera matelot, ou capitaine 200 ou 500, et à la machine, le 250kw ou 750kw. « Ils étaient deux à vouloir intégrer la marine nationale. Je leur ai conseillé de passer par la marchande, et de chercher ensuite des équivalences », nous explique-t-il.
Rémunérés avec contrepartie
Contrairement au planning, la gendarmerie et les pompiers étaient absents. Les représentants de la Police nationale, eux, déjà rodés à l’exercice, expliquaient à une dizaine de jeunes, les différentes branches issues de la direction centrale de la police nationale : la Sécurité publique, la PAF, les CRS, la police judiciaire, et la Direction générale de la police nationale. Un panel non négligeable d’emplois possibles.
Les jeunes présents, une majorité de filles, qui connaissaient tous « Flics ou voyous », apprendront que justement, la Police des polices est destinée à enquêter sur ceux qui évoluent en eaux troubles, mais ils s’intéresseront surtout aux différents concours de police : « Sans condition de diplôme pour devenir agent de sécurité, et niveau Bac pour gardien de la paix. Justement des concours viennent d’ouvrir, vous pouvez déposer vos dossiers. Il y a aussi master 2 pour devenir commissaire. »
Grand mouvement de satisfaction lorsqu’ils apprennent qu’ils sont rémunérés 1.200 euros lorsqu’ils intègrent l’école. Mais avec des contraintes, « après obtention du concours de gardien de la paix, vous devrez rester 5 ou 8 ans en métropole », on sent l’enthousiasme baisser d’un cran, « mais étant donné les besoins en effectifs ici, ce n’est pas exclu que les syndicats fassent jouer la préférence locale. »
Deux promesses d’embauche
Et parmi eux, certains connaissent le terrain : « Pour le dernier concours de gardien de la paix, il y avait 1.500 places pour 35.000 candidats, mais à Mayotte très peu ont été pris, moins d’une dizaine », relevait l’un d’eux, motivé.
« On peut tenter notre chance avec un casier de 3 mois ? », questionne l’un. « Non, aucune condamnation », répond le policier. Ce n’était pas prévu, mais avec son collègue gendarme, il va recevoir les jeunes qui le souhaitent individuellement, comme ont déjà commencé les chefs d’entreprises, qui savent désormais tout sur les aides au recrutement.
Ils sont une dizaine à avoir répondu présent : l’association Toioussi, l’association pour les déficients sensoriels de Mayotte, Tifaki Hazi (services à la personne), Solidarité Mayotte, l’école « Je veux savoir », l’entreprise Sanit-collinaire, SQBTP (bâtiment), la mairie de Tsingoni pour les services techniques, Sodifram et Somaco.
Farida Charifou, Chargée de mission, et son équipe se sont activés pour ménager un coin tranquille aux entretiens, le silence se fait dans la maison. A l’issue, deux promesses d’embauche ont été signées, les autres jeunes sont théoriquement armés pour lancer des recherches d’emploi dynamiques.
« Et les employeurs ont tous répondu être satisfaits à très satisfaits de la matinée », se réjouit Farida.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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