Le Journal de l’île de La Réunion consacre son éditorial du jour à Mayotte. «Ces images qui choquent et celles qu’on ne voit pas», écrit Jérôme Talpin, faisant le parallèle entre la vidéo, vue des milliers de fois sur internet, d’une voiture incendiée et de ces policiers attaqués à coups de barre de fer d’un côté et ces «vidéos des expulsions de Comoriens dans le sud de Mayotte (qui) ne circulent pas encore sur les grandes chaînes de télé», de l’autre.
«Mais, à un autre titre, elles sont choquantes», explique-il. Rappelant la situation et la présence de Médecins du Monde sur une place de la République à Mamoudzou «qui ressemble à un camp de réfugiés», l’image est un «symbole d’un État français totalement dépassé à Mayotte».
«Mayotte semble chaque jour plus proche d’un chaos humanitaire. Certaines voix n’hésitent plus à évoquer le cas du Rwanda pour alerter sur cette fièvre de xénophobie. Les 20.000 reconduites à la frontière en 2015 n’ont rien changé à la catastrophe en cours.
Les renforts de gendarmes et de policiers ne pourront que limiter les dégâts tant que les autorités françaises et mahoraises croiront qu’il est possible d’ériger un mur dans l’océan Indien pour bloquer les candidats à une vie meilleure venus d’un pays où près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le fameux co-développement avec les Comores en est toujours resté au stade de la belle expression pour discours officiels.
Les torts sont largement partagés. La faute n’en revient pas seulement à la France, très souvent hautaine et méprisante, et à son absence de politique volontariste. Mais aussi aux gouvernements comoriens restés irrémédiablement opposés à l’appartenance de Mayotte à la France.
La faute aussi à une corruption dans l’archipel qui mine beaucoup d’actions et d’ambitions. Difficile d’être optimiste quand on apprend que Les Comores sont prêtes à offrir la nationalité à des dizaines de milliers d’apatrides vivant au Koweït qui leur refuse l’accès à la citoyenneté. Évidemment contre des valises de pétrodollars de ce riche émirat pétrolier du Golfe
Le fameux co-développement avec les Comores en est toujours resté au stade de la belle expression pour discours officiels», conclut Jérôme Talpin.
500 couverts pour le dîner présidentiel
Et pendant ce temps, aux Comores, on prépare l’investiture du nouveau président de la République. «La cérémonie aura lieu au Stade de Moroni», annonce Al Watwan, ce jeudi 26 mai.
«Seules une délégation koweitienne et une autre chinoise ont confirmé à ce jour leur participation à la cérémonie d’investiture du nouveau président de la République», explique le journal. «Les ambassadeurs des Etats Unis et de l’Ordre de Malt(e) seront également de la partie».
La cérémonie solennelle aura lieu en milieu de matinée suivie d’un tête-à-tête entre l’ancien et le tout nouveau président, «après quoi Ikililou Dhoinine s’adressera à la nation». Dans la soirée, Azali Assoumani recevra 500 personnes pour un diner au palais présidentiel.
«A la question de savoir combien va coûter toutes ces cérémonies, (…) on parle déjà de plus de cent millions de francs comoriens», précise le journal.
Et le plus riche est…
Les rapports de forces économiques changent sur le continent. «L’Égypte surclasse l’Afrique du Sud», note Le Point qui détaille le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives de l’économie africaine. L’Égypte est devenue la seconde plus grande économie d’Afrique devant l’Afrique du Sud, entérinant son déclin durant les 3 dernières années.
Depuis 2011, le Nigeria est devenu le pays africain dont le PIB est le plus élevé. Il est évalué à 490 milliards de dollars, et celui de l’Afrique du Sud à 313 milliards de dollars… en grande partie à cause de l’effondrement de 50% de la valeur du rand sud-africain entre 2012 et 2015.
Dans le même temps, l’Egypte a bien géré sa monnaie et bénéficie du retour des investisseurs.
«Sans compter que la découverte, fin 2015, d’une gigantesque réserve gazière dans la Méditerranée ferait déjà l’objet de nombreuses convoitises», note l’hebdomadaire.
L’Afrique du Sud peut tout de même se consoler avec un autre classement. Etabli par le cabinet Ernst & Young, il propose la liste des «20 pays africains les plus attractifs pour les investisseurs en 2016», indique La Tribune de Madagascar. Bilan : L’Afrique du Sud est en tête suivi du Marco et de l’Egypte.
Le Kenya est 4e et l’Île Maurice 5e.
Dépénalisation de l’homosexualité
«Les Seychelles dépénalisent l’homosexualité», annonce I Télé. Jusqu’à présent, le code pénal seychellois prévoyait jusqu’à 14 ans de prison pour le crime de «sodomie». La dépénalisation autorise, de fait, l’homosexualité «qui demeure un crime dans une majorité de pays africains», rappelle la chaîne infos.
Le président seychellois James Michel avait lancé cette réforme en février, sans donner de consigne de vote aux 31 députés de son parti. Francesca Monnaie, la chef de l’opposition au parlement, estimait pour sa part que la constitution de l’archipel «stipule clairement que toutes les personnes sont égales et c’est ce en quoi notre parti croit. Donc, je ne vois pas pourquoi nous devrions entretenir une discrimination contre un groupe spécifique fondé sur son orientation sexuelle.»
«Dans un pays où plus de trois-quarts de la population est catholique, les défenseurs du projet ont tenté ces dernières semaines d’atténuer les réticences de certaines responsables politiques ou religieux», précise I Télé.
RR
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