Au collège de Sada, Séverine Bonjean, prof d’EPS au sac de sport bien rempli de projets, avait déjà fait courir des membres de la communauté éducative et certains de ses élèves sur le circuit du Mahoraid. C’était il y a trois ans.
Cette 1ère expérience, elle ne voulait pas la voir tomber dans l’oubli. Cette année, avec l’aide d’un de ses collègues, Flavien Vittini, elle a embarqué une masse d’élèves et de profs dans une aventure d’une tout autre ampleur et même un peu folle.
En collaboration avec la société Ilop, organisatrice du Mahoraid, elle s’est à nouveau greffé sur la course pour organiser un relai sur les 70 kilomètres de l’épreuve, de Mtsahara à Mzouazia, associant le collège, le lycée, les élèves et les profs.
«Le projet a été développé dans le cadre de la liaison collège/lycée», explique Fabrice Alvarez, le principal. Mettre en place ces connexions, ce n’est pas toujours facile… et parfois, c’est plus compliqué au niveau des adultes que des enfants. Parce que, du côté des élèves, les énergies sont là, les envies sont là».
Un trio jeune/adulte, collège/lycée
Chaque relai était constitué d’un trio, un(e) collégien(ne), un(e) lycéen(ne), un(e) prof de sport. Ils avaient appris à courir ensemble lors d’entraînements collectifs et samedi dernier, à 3 heures du matin à Mtsahara, le premier trio était donc sur la ligne de départ, prêt à s’élancer, comme l’ensemble des coureurs de l’épreuve.
Les passages de relai entre chaque trio se faisaient aux points de ravitaillement, des tronçons de différentes longueurs et de difficultés inégales qu’ils s’étaient répartis en fonction. «Physiquement, nos jeunes étaient prêts, et on sentait une volonté réelle de se réaliser à travers l’’initiative.»
Effort, découverte et solidarité
Les objectifs étaient évidemment nombreux. C’était d’abord, une épreuve sportive dont il fallait venir à bout, et «c’était parfois assez cocasse de voir certains jeunes regretter le niveau jugé ‘un peu trop faible’ du prof qui les accompagnait», s’amuse Fabrice Alvarez. Comme nous le faisons sur d’autres initiatives, c’est l’occasion de permettre à des relations de se nouer entre élèves, mais aussi avec des adultes, dans un contexte différent que celui d’une classe. Certains élèves du lycée étaient d’ailleurs très contents de retrouver des enseignants qu’ils connaissaient depuis le collège.»
Solidarité dans un moment d’effort et découverte de leur île, certains élèves n’ont pas hésité à l’arrivée à prendre le micro pour exprimer leurs sentiments de grande satisfaction pour leur avoir permis «d’explorer leurs limites et rencontrer de nouvelles personnes».
Des rendez-vous qui s’installent
A la demande générale, le rendez-vous est pris pour l’année prochaine avec de bonnes volontés qui seront encore là, pour organiser, sportivement et logistiquement, une participation au 7e Mahoraid. D’ailleurs, Stéphane André, organisateur de la course avec la société Ilop, confiait dès dimanche dernier au JDM, sa joie de voir, avec la marche des bouénis et l’initiative des scolaires de Sada, la course prendre sa place dans la société mahoraise.
D’ici l’année prochaine, le succès des traileurs sadois a donné des idées aux chefs d’établissements. Le collège de Sada réfléchit par exemple à un projet pour valoriser la pratique de l’athlétisme et permettre aux jeunes qui ont le profil et l’envie, «de s’élever dans un domaine où ils peuvent exceller», selon les mots de Fabrice Alvarez.
RR
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