Cinq jours, cinq événements pour mobiliser les femmes. L’Adie, la structure spécialisée dans le microcrédit, veut pousser les femmes à prendre une place toujours plus importante dans le développement de l’économie mahoraise. Alors qu’elles représentent déjà près de la moitié des créateurs d’entreprises dans notre département et quasiment les deux tiers des porteurs de projets appuyés par des microcrédits, l’Adie souhaite continuer à susciter des vocations. Elle organise cette semaine une campagne d’information ciblée sur l’entrepreneuriat féminin*.
«Nous avons souhaité valoriser les témoignages de celles qui ont déjà franchi le pas, pour qu’elles expliquent leur expérience de la création d’entreprise. Nous avons encore beaucoup de femmes qui ne parviennent à pas à trouver un emploi ou qui ont des difficultés à trouver des financements pour créer une activité. Nous voulons leur montrer que des structures d’accompagnement et des solutions existent», explique Emmanuel Legras, le responsable territorial de l’Adie à Mayotte.
Des femmes dans tous les secteurs
La création d’activité comme moteur de retour à l’emploi et outil d’insertion durable, c’est le crédo de l’Adie et particulièrement pour les femmes. On sait qu’à Mayotte, elles sont particulièrement actives dans le secteur du commerce, mais le panorama est en réalité bien plus varié.
«Bien sûr, les femmes sont très présentes dans le secteur commercial, avec des ventes sur les marches, dans les doukas ou des magasins de prêt-à-porter. Mais on les trouve aussi des activités de prestation de service, comme la coiffure, l’esthétique ou des métiers d’écrivain public pour aider aux démarches administratives ou à la rédaction de textes ou de rapport de stage par exemple. Mais nous aidons aussi des créations d’activité dans l’agriculture, la pêche ou le BTP, même si c’est moins courant», précise Emmanuel Legras.
Une implantation toujours plus importante
Avec ce type d’opération d’informations, l’Adie peut orienter des créatrices vers des secteurs où les femmes sont moins présentes. Mais le rôle de la structure est avant tout d’accompagner les projets. Et le succès ne se dément pas, à tel point que l’Adie finance 30% des nouvelles créations d’entreprises du département.
Hommes et femmes confondus, ce sont ainsi 1.088 porteurs de projets qui ont bénéficié d’un microcrédit en 2015 à Mayotte pour une somme record de 6,5 millions d’euros. «En 2015, l’Adie a permis la création de plus de 21 emplois par semaine à Mayotte», se félicite Emmanuel Legras.
Et la structure, qui va fêter ces 20 ans l’an prochain, continue de renforcer sa présence sur tout le territoire. Une 4e agence décentralisée va ouvrir ses portes prochainement à Chiconi pour aider, au plus près, les porteurs de projets du centre et de l’est.
Par ailleurs, avec le déploiement du numérique, l’Adie prépare la mise en place de nouveaux dispositifs en ligne qu’elle promet «innovants, accessibles, didactiques et gratuits» pour répondre à la difficulté d’accès à l’information des créatrices et cheffes d’entreprise, où qu’elles se trouvent… mais aussi des créateurs.
Une tournée de Grande Terre
Si la journée de lancement de cette campagne organisée à la boutique May’Salon, place Mariage à Mamoudzou, avait bien commencé avec plus d’une cinquantaine de femmes venues chercher des informations, elle a dû s’interrompre pour cause de mouvements de foule en lien avec la crise des «décasés». L’Adie poursuit néanmoins sa campagne toute la semaine.
Ce mardi, de 8h à 16h, la journée d’information est prévue au snack «Sous le soleil», place de la Mairie à Mtsangamouji, puis ce mercredi 1er juin à la «grilladerie le bambou», rond-point Hachenois, à Tsingoni. Jeudi 2 juin, ce sera à la boutique «Wayli Wavendzanao», à Mzouazia, enfin, vendredi, c’est la boutique «Suha Zen», sur la route nationale à Mtsapéré qui accueillera l’opération.
RR
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