Les troubles de la vue peuvent être une raison pas toujours décelée des problèmes scolaires de certains élèves. Et comme les dépistages des troubles visuels ne sont pas toujours accessibles à tous, la mutuelle MGEN a monté une opération avec le vice-rectorat et l’IFSI, l’institut de formation en soins infirmiers, pour contrôler la vue de près d’un millier de scolaires.
Hier jeudi et ce vendredi, dans les écoles de Cavani 1 et 2, Mtsapéré Bonovo et Doujani 1 et 2, les élèves de CM1 et CM2 passent par petits groupes devant les célèbres panneaux de lettres pour identifier d’éventuels problèmes de vue.
«Ce projet existe depuis deux ans et on très heureux qu’il se concrétise. C’est la première fois que la mutuelle monte une opération de ce type», précise Raymond Billard de la MGEN qui a travaillé sur l’initiative avec Thierry Mesas, le directeur de la structure départementale de la mutuelle.
Des étudiants qui découvrent un peu de leur métier
Le choix de ces trois écoles n’est pas dû au hasard. Elles ont bénéficié de leur proximité avec l’IFSI dont les étudiants infirmiers et aides-soignants sont eux aussi impliqués dans la démarche.
«L’opération a été intégrée à la formation en ‘santé publique, santé communautaire et économie de la santé’ et il est validant dans la formation», précise Véronique Gizard, cadre de santé formatrice à l’IFSI. Les élèves infirmiers et aides-soignants seront donc notés sur leur participation à cette action.
«Pour ces élèves, c’est l’occasion d’apprendre à travailler ensemble et ça leur permet de découvrir qu’ils vont avoir un rôle à jouer dans l’éducation à la santé», ajoute-t-elle.
C’est aussi une façon d’approcher une facette de leur métier que l’on a parfois tendance à oublier. «Souvent, on a l’idée que les infirmiers sont à l’hôpital ou en libéral. On oublie l’infirmier scolaire», remarque Pascale Bourhane, cadre de santé et formatrice à l’IFSI.
Les infirmiers en 1ère ligne
Une fois le dépistage fait, les enfants dont la vue nécessite le port de lunettes vont être pris en charge. «Un inspecteur va accompagner les familles à l’hôpital pour une consultation avec un médecin ou chez un orthoptiste. Aucun enfant ne restera sur le bord de la route», explique Raymond Billard. Et la MGEN va prendre en charge avec le vice-rectorat, le coût de l’optique.
Les infirmiers scolaires, dont tous s’accordent à souligner l’implication dans cette opération, assureront ensuite un suivi et un bilan sera à nouveau effectuer l’année prochaine.
Pour le vice-rectorat, accompagner la mise en place de telles initiatives, c’est aussi la possibilité de compléter l’offre médicale en milieu scolaire. «Dans les missions des infirmiers scolaires, nous assurons un dépistage de près de 80% des élèves de 6e, sur les questions sensorielles, d’hygiène ou sur la situation en milieu scolaire, pour savoir si l’enfant ne rencontre pas de difficultés. Quelques infirmiers interviennent également dans le 1er degré, et sont attentifs par exemple à des signalement par des enseignants d’éventuels problèmes», explique Fabienne Mazeau, infirmière, conseillère technique du vice-rectorat. «Il y a un vrai maillage du territoire et malgré nos moyens, il y a de nombreuses choses qui se font».
Un lien avec les parents
Du côté de la MGEN, ce n’est pas la 1ère fois qu’on implique dans les questions de santé. La mutuelle, présente à Mayotte depuis 2013 et mobilisée sur la prévention, avait déjà fait venir deux médecins de La Réunion à deux reprises pour assurer une visite médicale à 1.000 enfants. A l’époque, il s’agissait de permettre à ces jeunes d’obtenir un certificat médical pour être licenciés à l’UNSS, le sport scolaire.
En plus du dépistage de cette fin d’année scolaire, les enfants du sud de Mamoudzou ont également reçu un «passeport santé», un outil pour qu’ils s’approprient les questions les concernant. Ce passeport permet aussi de faire un lien avec la famille, car sur ce sujet, comme sur beaucoup d’autres, papa et maman ont un rôle à jouer et ils ont ainsi un petit document pour les aider.
RR
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