Il était 6h30 sur le front de mer de Mamoudzou. Et déjà, l’ensemble des forces militaires et civiles qui s’apprêtaient à défiler était présente, en grande tenue d’apparat. C’était le cas de la caporale Bahati Islam, militaire au BSMA. Pour elle, aucune chance d’apparaître en gros plan sur l’antenne de Mayotte 1ère qui effectuait ses derniers réglages avant un direct inédit de 2 heures. Et pour cause.
Sa taille l’a reléguée sur la dernière ligne du bataillon pour ce défilé, avec deux garçons de chaque côté. «C’est pas important d’être devant ou derrière. Moi, je suis contente parce que je voulais faire le défilé… J’aime quand il y a du monde qui me regarde», confie-t-elle. Après avoir été élève, elle est secrétaire-comptable au BSMA depuis un an. Comme ses camarades, elle était très heureuse de marcher en chantant la chanson du bataillon.
Au volant du défilé motorisé
Vers la pointe Mahabou, les véhicules et leurs conducteurs finissaient de briquer leurs engins sous le regard d’un public qui obtenait parfois le droit de faire une photo au volant. Les enfants pouvaient même monter sur les blindés de la gendarmerie. «Pour les véhicules aussi, le défilé est très normé. On doit rouler entre 12 et 15km/h, en respectant une distance de 10 mètres entre chaque véhicule», précise le lieutenant Campourcy, gendarme mobile en provenance de Marseille Satory.
«10 mètres?», s’interrogent les pompiers qui devaient fermer le défilé. Abdou El-Jee, caporal au SDIS à Longoni, se lance sous le regard amusé de ses collègues, dans une mesure des lignes blanches sur la chaussée. «Trois bandes, ça doit faire à peu près 10 mètres!»
«Il faut que ce soit parfait, mais nous, on ne voit pas défilé! C’est même la 1ère fois que je ne vais pas le voir. D’habitude, je viens tous les ans dans le public.
Le gardien de la paix Yacoub Mohamadi et le brigadier chef Nourredine Djamali, se demandaient, de leur côté, s’ils devaient laisser les vitres de leur véhicule de police fermées ou ouvertes. Les instructions arrivent : le public pourra rapidement les apercevoir. Les vitres seront ouvertes.
La 3e force de sécurité, pour la 1ère fois
Le détachement de l’administration pénitentiaire, en revanche, s’est fait remarquer. C’est la 1ère fois qu’il participe à ce défilé. Le protocole l’a positionné derrière les policiers municipaux de Mamoudzou. «Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a souhaité que nous défilions cette année. C’est une donnée méconnue mais nous sommes la 3e force de sécurité du pays avec près 35.000 personnels», précise Michael Merci, le directeur du centre pénitentiaire de Mayotte et 152 dans notre département.
L’entraînement de ces nouveaux n’a duré que deux jours, encadré par des officiers de la légion étrangère.
Les couleurs de la République
8 heures. La cérémonie commence et vous n’avez pas non plus pu voir le commentateur de l’événement. Le Capitaine Benjamin, du 40e régiment d’artillerie de Suippes, dans la Marne, était chargé de présenter l’ensemble des forces et le déroulement de la matinée. Il est à Mayotte pour un mandat de 6 mois. «On m’a simplement demandé si j’étais disponible pour cette mission. C’est un exercice particulier mais nous, les militaires, on est habitués à parler en public», dit-il, sûr de lui.
Enfin, il n’y a pas que ceux qui défilent qui sont des habitués. Comme tous les ans, un bacoco est venu avec son chapeau bleu blanc rouge. «Je viens à tous les défilés depuis 1992», nous a-t-il expliqué.
Il rajoutait ainsi une petite touche tricolore sur ce front de mer de Mamoudzou pavoisé aux couleurs de la République.
Rémi Rozié
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