Comme ses prédécesseurs, le préfet Frédéric Veau a commencé ses visites communales. Mais l’échelle territoriales ayant changé depuis, il se rendra dans les Intercommunalités. C’est par celle de Petite Terre qu’il a commencé, et notamment le chef lieu de Mayotte qui est toujours Dzaoudzi Labattoir.
Des visites qui balancent entre discours officiels et traditions culturelles. Ce fut le cas cet après-midi où les cérémonies commençaient par une Fatiha, une prière, qui fut suivie par une minute de silence à la mémoire de Colonel Laza, à la demande de Saïd Omar OIli. Qui introduisait son discours par une citation d’un auteur anglais : « Les composantes de la société ne sont pas les êtres humains, mais les relations qui existent entre eux. »
Dzaoudzi Labattoir, ses 14.000 habitants, ses écoles, son gymnase, ses 3 banques, son chirurgien dentiste, ses 3 médecins, son réseau associatif dense… Depuis Prévert, on est habitué à ce genre de liste, mais qui voulait traduire « le dynamisme de la commune ». Couronné par la prestation régionale et nationale du Vautour club cette année.
7 millions d’euros de l’Etat
Dzaoudzi fait partie des 6 budgets que le préfet doit régler. Saïd Omar Oili disait espérer beaucoup des promesses financières du gouvernement en 2017, et mettait en avant les réalisations de la commune, « grâce aux 7 millions d’euros d’investissements de l’Etat. Notamment pour le futur siège de la police municipale, sur un terrain mis à disposition par le département, pour la video-protection à venir, pour la sécurisation du Plateau sportif Moya, et la future construction de 250 logements sociaux. »
Il ne faut pas oublier le plus important chantier de rénovation urbaine de l’île dans le quartier de La Vigie.
Autre besoin, la réhabilitation du réseau routier. En témoigne l’état de la rue du Château d’eau, qui part de la mairie, et que les élus ont remontée à pieds avec le préfet. Un point de vue imprenable en hauteur, mais un revêtement qui tient plus du chemin communal. Une route qui avait été malmenée par le cyclone Helen, partiellement remise en état grâce à une partie du fonds de secours de 72.800 euros, mais anéantie par les fortes pluies qui ont suivi… « Tout est à refaire, y compris un mur de soutènement de la route qui s’est effondré », explique le maire.
Frédéric Veau conscient des difficultés
Le conseil municipal a donc délibéré pour demander de nouvelles subventions, du contrat de projet et des fonds européens, d’un montant total de 364.000 euros, pour un revêtement aux normes. « Il devrait passer le contrôle de légalité », lançait Saïd Omar Oili, un sourire en coin à l’adresse du préfet. Le montant comprend notamment la réalisation de cunettes, « plus facile à curer que les fossés existants qui se bouchent en permanence », nous précise Abtoihi Velou, DST de la commune.
Ces difficultés financières, le préfet va devoir les gérer, et arbitrer entre les « bonnes nouvelles qui devraient arriver de Paris “d’ici la fin de l’année” pour aborder les budgets de manière sereine », et les contraintes que doivent gérer les communes, et qu’il rappelait, « les rattrapages institutionnels issus du droit commun et les rattrapages démographiques qui impliquent des équipements publiques, dont scolaires. »
Frédéric Veau concluait sur la devise de Dzaoudzi Labattoir, « ‘Progrès-confiance-justice’, elle doit guider votre action », avant de visiter les différents sites dont le futur siège de la police municipale, l’école élémentaire T17, « construite en 9 mois e »t pas en carton », avait glissé Said Omar Oili, et la décharge sauvage d’Oupi. Il terminiat sa journée par une réunion avec les élus du conseil municipal.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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